Amélie Oudéa-Castéra est ministre.
Ministre de l’Éducation nationale.
Et lorsque l’on s’indigne de ses propos, c’est à ce titre.
On se s’indigne pas des propos d’une mère, on ne s’indigne pas des propos d’une femme.
On s’indigne des propos d’une Ministre.
Et cela, la ministre ne l’a toujours pas compris, ou feint de ne pas le comprendre. Encore hier, elle estimait devant l’Assemblée nationale qu’elle n’aurait pas dû « se laisser entraîner sur le terrain de la vie privée ».
Et ça, c’est un problème.
Amélie Oudéa-Castéra n’est pas la première ministre de l’Éducation nationale à avoir fait le choix du privé. Mais c’est la première à accuser de tous les maux l’école publique pour justifier ses choix. C’est la première à ne pas craindre d’alimenter idées reçues et fake news insultantes, quitte au passage à mentir et à discréditer une fois de plus la parole politique.
Malgré ses discrètes excuses auprès de l’équipe de l’école publique Littré, le mal est fait et rien n’est réparé. Si la Ministre doit bien des excuses à l’équipe pédagogique qu’elle a dénigrée, c’est aussi à l’ensemble des équipes pédagogiques des écoles et établissements publics français qu’elle en doit. Et cela, cela ne semble pas être à son agenda.
Mais ce que la Ministre ne semble pas avoir entendu dans ce qui ne va pas aussi, c’est le choix de l’établissement qu’ils ont fait, son mari et elle. Choisir l’établissement privé Stanislas, c’est choisir un établissement pointé du doigt pour son sexisme, son homophobie, sa non-mixité. Un établissement dont les élèves sont issus des milieux les plus favorisés.
Choisir l’établissement privé Stanislas, c’est donc un choix politique : le choix d’une idéologie aux antipodes des valeurs de l’Éducation nationale. Le choix d’un séparatisme aux antipodes des ambitions de l’Éducation nationale.
La question est donc : comment Amélie Oudéa-Castéra pourrait-elle encore représenter l’institution, l’Éducation nationale ?
Lilia Ben Hamouda