Alors que le ministère de l’Éducation nationale assurait que les milieux et fins de carrière accéderaient plus facilement à la classe exceptionnelle pour compenser la revalorisation « historique » qui touche principalement les débuts de carrières, il a fait marche hier mardi 7 novembre à en croire l’évolution des déroulés de carrière présentée au Comité Social d’Administration. En effet, le projet de texte fait disparaitre le barème, rendant complètement opaque les promotions dans ce grade.
jusqu’à présent le passage à la classe exceptionnelle, dernier grade sur la grille salariale des professeur·es, se basait sur deux viviers. Un vivier en lien avec les fonctions exercées – directeurs d’école, éducation prioritaire… – et un en fonction du dernier échelon du grade de la hors-classe (avec avis du supérieur hiérarchique). Le ministère prévoit dorénavant un accès au grade de la classe exceptionnelle basé seulement sur l’avis des supérieurs hiérarchiques « sans critères objectifs », dénonce le SE-Unsa. À la FSU-SNUipp, on lit une volonté du ministère que la classe exceptionnelle « ne soit pas l’aboutissement de carrière pour tout le monde ». « De fait, les seuls qui pourront accéder à ce grade le seront au mérite, on est loin d’une généralisation pour tous et toutes » nous dit Guislaine David secrétaire générale du syndicat. « Les IEN établiront des avis et ce sera le DASEN qui désignera quelques promus. Sans barème, qui permet la transparence, cela va être le fait du prince. C’est le Dasen qui choisira qui est le plus méritant ».
Cette opacité, le SE-Unsa la dénonce aussi. Le syndicat évoque une « opacité la plus totale » qui entrainerait un « risque très élevé d’iniquité ». « Par ailleurs, ce changement de règles brutal, sans réelles mesures transitoires, ignore tous les personnels qui avaient une chance d’être promus dans le précédent système. Sans compensation, ils seront tout simplement lésés », ajoute Elisabeth Allan-Moreno, secrétaire générale. Le syndicat « refuse que l’accès à la classe exceptionnelle se fasse de façon discrétionnaire et opaque. Il demande au ministre de tenir ses engagements d’une carrière fluide et d’une meilleure reconnaissance des personnels ».
Le projet de texte, présenté lors du Comité Social d’Administration, a recueilli l’unanimité des votes des syndicats contre lui. Le ministère est supposé présenter un texte amendé – ce qui n’est pas toujours le cas, dans deux semaines pour un nouveau vote.
Lilia Ben Hamouda