« Ce que le traitement actuel du harcèlement met en lumière c’est la dégradation du service public de l’Éducation nationale » écrit le syndicat des personnels de direction IDFO en réaction aux différentes annonces de Gabriel Attal en matière de harcèlement. « Le sujet c’est bien le manque de personnels, médecins, infirmiers, assistants sociaux, psychologues : postes insuffisants, postes de plus en plus difficilement pourvus, absences non remplacées, temps partiels non compensés ».
Alors que pour « certains commentateurs de l’actualité, la sanction serait l’alpha et l’oméga du traitement du harcèlement », le syndicat rappelle que « les collèges et lycées ne se situent pas en dehors de l’État de droit, et qu’avant d’engager toute mesure disciplinaire, dont le conseil de discipline, la règle du contradictoire s’applique et que les faits doivent être constitués ».
« Notre système scolaire n’aurait donc plus que l’exclusion comme solution ! Depuis plus de vingt ans, l’ensemble des services a été tellement dégraissé que tous les personnels, dont les administratifs, se trouvent à la peine en établissement, Parce qu’à tous les étages de la Grande Maison c’est le même constat : tout le monde arrive à la limite du point de rupture en raison des postes supprimés ou des absences non remplacées. Les personnels poussés au bout de leurs limites par des conditions de travail maltraitantes risquent plus de commettre des maladresses.
Comment en établissement un chef d’établissement peut-il se consacrer suffisamment au suivi des élèves quand il doit palier à l’absence non remplacée d’un adjoint, d’un gestionnaire, d’une secrétaire, d’un CPE ? »
Pour IDFO, qui « dénonce le lynchage médiatique et la recherche de boucs émissaires », regarder du côté du Danemark, c’est bien mais il ne faut pas oublier que chaque école danoise dispose de son propre médecin et son psychologue scolaire. « Cela correspond à ce que nous demandons ».
« Combattre efficacement et rapidement le harcèlement exige des moyens à la hauteur ce cet objectif, c’est-à-dire des personnels formés et permanents dans les EPLE et non de se satisfaire d’annonces simplistes. L’enjeu du bien-être de tous et surtout de nos enfants est la garantie d’un avenir assuré et serein pour eux » conclut le syndicat.