Dans une tribune parue dans Le Monde vendredi 15 septembre, Gabriel Attal répond à plusieurs artistes et intellectuels qui l’ont interpellé sur la thématique de l’écrit, « M. Gabriel Attal, redonnez à l’écrit, dès l’école primaire, ses lettres de noblesse ». Le Ministre profite de l’exercice pour exposer sa vision de la place de l’écrit à l’École. Fin des textes à trous et grand retour des dictées et production d’écrits (comme si elles avaient disparu…).
« Au croisement de tous les arts, nourrie de la sensibilité de chacun, l’écriture doit être le support de la créativité des élèves, afin qu’ils puissent « écrire comme personne » avec « les mots de tout le monde » , pour paraphraser Colette » écrit Gabriel Attal dans une tribune publiée au Monde vendredi 15 septembre. « Les savoirs fondamentaux, et singulièrement la lecture et l’écriture, sont ceux qui rendent possibles tous les autres ».
C’est un choc des savoirs qu’appelle de ses vœux le Ministre, comme il l’a à maintes reprises évoqué. Pour ce faire, il déploie plusieurs actions. La dictée, « exercice indispensable », doit être « utilisée autant que nécessaire, et ce, dès le primaire ». La production de textes libres – au moins une fois par semaine en CM2 – sera imposée dès cette année. C’est aussi la fin des textes à trous « pour aller au bout de ce qu’est l’écriture » a-t-il déclaré lors d’une visite de l’école Jean-Jacques Sevin de Tremblay-les-Villages en Eure et Loir. « Les textes à trous allègent le niveau d’exigence qui doit être le nôtre ». Une mesure effective dès cette rentrée. Adieu la liberté pédagogique des enseignants.
Un concours d’écriture
Gabriel Attal souhaite aussi créer un double grand concours national d’écriture au sein de l’éducation nationale. « L’un sera ouvert aux élèves, se tiendra à la fin du primaire et à la fin du collège, et permettra de mettre en valeur les plus belles productions » écrit-il dans les colonnes du Monde. « L’autre concernera les enseignants, dont le talent, la créativité méritent d’être mieux reconnus et partagés. Des artistes pourraient prendre part à cette aventure au service de l’écrit, pour développer les capacités, l’imaginaire et la sensibilité de tous, et leur donner confiance ». Pour ce grand concours à destination des élèves, le Ministre compte sur les artistes qui l’ont interpellé pour accompagner cette initiative déclare-t-il.
Interrogé sur les chiffres avancés par les syndicats sur les postes vacants et le Pacte, le Ministre confirme à demi-mot. « 200 postes restent à pourvoir dans le second degré mais les syndicats ont ajouté les absences d’enseignants dans leur comptabilisation » se défend-t-il. « Cela concerne une centaine d’établissements ». Quant au Pacte, il a botté en touche sur le nombre d’enseignants pactés mais reste « confiant ».
Lilia Ben Hamouda