Du souk numérique au Forum de la Halle, les quelques 900 participants viennent ou reviennent à Ludovia, pour profiter du bruissement pédagogique et de ses richesses. Nombre d’entre eux avoue découvrir physiquement, avec enthousiasme, des acteurs des réseaux sociaux. Jeunes enseignants, experts, toutes et tous affirment y trouver réponses à leur curiosité, leur envie de faire évoluer leur pratique. Ils manifestent très souvent leur satisfaction de trouver en arrivant ici des collègues, d’en repartir en ayant le sentiment d’avoir noué des relations, voire des amitiés. Vivre Ludovia c’est participer activement, chacun à sa mesure, à l’œuvre collective du pourquoi de sa présence : se sentir enseignant-chercheur au service du bien-être des élèves.
En préambule de la première journée, Philippe Meirieu, lors de sa conférence liminaire, identifiait et développait quelques enjeux majeurs liés au thème retenu pour l’évènement. Il le déclinait à l’aide d’arguments sourcés, présentés avec cohérence, fluidité et parfois une pointe d’humour, glissant de l’évocation du bien-être vers le concept dynamique de bien-devenir. Parmi d’autres, certaines de ses idées (tresser ensemble le droit à la ressemblance et le droit à la différence, de l’enfant complet mais inachevé, d’une école bannissant toute forme de violence…etc…) accompagnèrent les enseignants jusqu’aux nombreux stands et espaces proposés ensuite par l’organisation, dont celui des « Premiers pas ».
Aux « Premiers pas », des enseignants parlent aux enseignants. Cet espace, créé il y a deux ans, permet la rencontre de collègues expérimentés qui proposent des pistes à celles et ceux qui hésitent à « se lancer » ou souhaitent conforter leurs premiers succès. Les échanges d’environ 45 minutes, portent sur la prise en main d’outils numériques connus, illustrée par l’évocation de situations pédagogiques vécues, relatant des usages simples. Cette année, des sujets variés y ont été abordés parmi lesquels : l’usage du fond vert ou de l’écriture du récit à tiroirs, les jeux de mémorisation en langues, l’utilisation des livres numériques, la conception d’une capsule vidéo, les premières activités avec des tablettes ou avec une encyclopédie coopérative, l’initiation à ChatGPT, la création de QR codes, l’animation d’un cyber-cahier pédagogique, les vertus d’une web radio, ou la présentation d’outils numériques pour aider les élèves à besoins éducatifs particuliers.
Autour d’une simple table, à l’ombre de la végétation du parc et de parasols colorés, les collègues en activité, venus volontairement de tout le territoire ou de l’étranger, les jeunes « ambassadeurs du numérique » (dispositif crée par l’Académie de Paris et l’INSPE, en partenariat avec la ville de Paris), animèrent ces rencontres. Ici, en complément des ExplorCamps ou des BarCamps proposés sous la halle du parc, les concepts de base sont développés, expliqués, détaillés, dans un langage adapté à l’initiation. Le processus de questions-réponses est privilégié. La poursuite des échanges avec l’intervenant après l’atelier est courante, leur disponibilité permet une individualisation, voire des relations durables d’accompagnement post-Ludovia. Cette année, plus de 200 participants, autour des quatre tables, ont fréquenté les 12 créneaux « premiers pas », proposés pendant ces deux jours. La lecture des billets d’évaluation (distribués à l’issue de chaque atelier), les réactions « à chaud » des participants, tant formateurs qu’initiés, témoignent de la satisfaction et de l’enthousiasme de tous.
L’édition 2024 devrait reconduire ce dispositif, élément participant significativement à l’esprit de Ludovia : le partage, la création ou l’entretien de relations dynamisant la réflexion sur l’acte d’enseignement. D’après les témoignages entendus ici ou là, il constitue une manière conviviale, efficace et chaleureuse de se « booster » pour toute l’année scolaire !
Jean-François Liaudois
Pour découvrir le diaporama de la conférence de Philippe Meirieu, c’est ici