Par François Jarraud
Le bac professionnel en 3 ans est-il adapté à toutes les filières professionnelles ? Une étude du Céreq montre que certaines sont organisées selon d’autres schémas de formation. Et cette analyse est confirmée par les réactions d’une branche qui refuse la réforme Darcos.
Généralisée à cette rentrée, la réforme du bac professionnel a fait passer de 4 à 3 ans l’accès au bac professionnel. Une étude du Céreq conteste le bien fondé de cette réforme en montrant « de grandes disparités dans l’appropriation du diplôme d’un secteur professionnel à l’autre. ..La mise en oeuvre de la réforme ne saurait donc être homogène dans toutes les spécialités ».
Le Céreq dégage 5 situations différentes dans l’enseignement professionnel à coté du développement bep – bac pro. Ainsi en gestion, le renforcement du bac techno à coté du bac pro. Dans les arts appliqués ou l’audiovisuel, une dominante cap – bac pro. Ou encore en alimentation la faible part du bac pro.
Pour le Céreq, » ces diverses configurations illustrent la diversité des formes d’ intégration des baccalauréats professionnels au sein de l’offre de diplômes. Elles montrent l’importance de la reconnaissance accordée par les groupes professionnels et leur volonté de concevoir et de gérer les diplômes dont ils ont la responsabilité dans une logique de système… Il ressort néanmoins du bilan présenté que chaque secteur possède ses propres besoins en qualifications et que toutes les spécialités de bac pro ne peuvent pas être considérées de la même manière. Dans certains cas, le baccalauréat professionnel s’inscrit dans une logique de prédominance de diplômes de niveau III, désormais considéré comme niveau d’exigence minimal par les professionnels. Dans d’autres, au contraire, les niveaux V et IV restent largement dominants et pertinents sur le marché du travail. L’application de la réforme ne pourra faire abstraction de cette réalité contrastée ».
L’étude
http://www.cereq.fr/pdf/b270.pdf
Les entreprises du paysage hostiles au bac pro
« Avec la réforme, le risque est grand de laisser sur le bord du chemin des jeunes qui, entrés en 2nde, n’auront pas les moyens de réussir leur 1ère Bac Pro au cours de laquelle ils passeront désormais ce brevet ». Les entreprises du paysage ne se satisfont pas du bac pro en 3 ans. « Formés en deux ans après la 3ème aux gestes et savoir-faire du métier, les jeunes diplômés de niveau V se voyaient offrir une insertion rapide dans les entreprises de paysage. Si le Bac pro est essentiel à une profession qui a besoin de chefs d’équipe, le secteur du paysage a le souci de développer des solutions alternatives basées sur des cycles de deux ans (2 ans en CAPA, 2 ans en BPA ou 2 ans en 2nde puis classe intermédiaire). Adaptées aux jeunes que le Bac pro en 3 ans conduirait à l’échec, elles multiplient les possibilités d’insertion en entreprise ».
Elles ont obtenu la mise en place d’une classe spécifique entre la 2nde et la 1ère afin de donner un an de plus à ces jeunes pour préparer le Bepa et une autre alternative au cursus Bac pro après la 3ème : le BPA « Travaux paysagers » (Brevet Professionnel Agricole). Un choix qui illustre les difficultés d’adaptation du bac pro face aux demandes des entreprises.
Les entreprises du paysage
http://www.entreprisesdupaysage.org
Epreuve de contrôle
Le Journal officiel du 5 mars publie un arrêté organisant l’épreuve de contrôle au bac pro. « L’épreuve consiste en deux interrogations, d’une durée de quinze minutes chacune, menées successivement l’une par un enseignant de mathématiques et de sciences physiques ou de la spécialité concernée, l’autre par un enseignant de français et histoire-géographie. Ces examinateurs sont désignés dans les conditions définies au septième alinéa de l’article D. 337-93 susvisé du code de l’éducation. L’épreuve est notée sur 20, chacune des parties comptant pour la moitié de la note ».
Au J.O.
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORF[…]
Sur le site du Café
|