Les vacances approchent, alors, pour lire sur la plage, dans son hamac, sous sa tente ou vautré dans le canapé du salon, deux propositions, le premier dès 12 ans, le suivant pour les plus de 14 ans. Des romans qui n’ont pas froid aux yeux, qui parlent sans détour de différences, d’expériences, de rencontres, d’émotions, de familles, d’amitié et d’amour, voire de sexualité. Des romans qui accrochent le lecteur…
L’Altus, d’Alexandre Robert, Ed. Syros
Avec Will, Léa, Annie et Marcellin, Tom, le narrateur trouve, dans le recoin du chantier d’une mine, un coffre qui va changer le cours de leur vie. A cette petite troupe s’ajoute Sam, un marginal qui les suit un soir dans une de leurs expéditions. Alors qu’ils découvrent peu à peu l’étendue des pouvoirs de leur découverte, réapparait un voyou qui leur a pourri l’existence dans leur enfance. Et lorsque Tom disparait, c’est Léa qui poursuit le récit. Qu’est devenu Tom ? Son absence est-elle liée à l’Altus, cette boîte mystérieuse, ou à l’affreux Michael Beuldecke ? Y a-t-il un lien entre les deux ? Que feront-ils pour résoudre les choses ? Le fantastique se mêle au thriller dans ce roman qui se dévore sur les traces de cette bande d’ados aux caractères bien marqués et soudés par une belle amitié. Un fantastique qui s’ancre dans des descriptions du réel qui nous entrainent dans cette vie d’une petite ville de province : de la chambre de Tom à la pizzeria aux néons bleus, de la mine aux forêts que sillonne Will avec sa moto ou au zoo où Léa commence un stage tant convoité, en quelques mots efficaces, le décor est toujours planté avec justesse. Les émotions des jeunes sont palpables, comme leurs questionnements ; leur quête devient la nôtre et le dénouement est à la hauteur du suspens… Un roman qu’on a du mal à lâcher, des personnages qu’on a tous envie de rencontrer ! Un coup de cœur, absolument.
Sortir de la nuit, d’Hélène Dunbar, Ed. Bayard
New-York, années 80. Lycéen, Mickaël cache son homosexualité à ses parents qui ont mis à la porte son grand frère à cause de son orientation sexuelle. A côté de sa vie de famille perturbée par la violence et l’homophobie du père, Mickaël sait pouvoir compter de manière indéfectible sur James et Beckie. Ce trio semble inséparable et se soutient sans cesse. Beckie, avec une mère toxico, reste toujours confiante dans l’amour que lui porte Andie, pourtant peu présent. James, gay lui aussi, au look et la posture qui en « jettent », vit en coloc et fait du théâtre dans les milieux alternatifs, loin des études qu’il est censé suivre. Trois personnages attachants et attendrissants, déjà marqués par la vie, qui tiennent debout grâce à leur parfaite amitié. Mickaël avance dans cette ville parfois inquiétante, dans laquelle le Sida se répand, encore mal connu. C’est en rencontrant le mystérieux Gabriel que son rêve de tomber amoureux se réalise. Pourtant, rien n’est simple. Ni de se voir, ni d’aller au bout de ses envies, tant le climat est délétère pour des garçons qui s’aiment. Ce roman est une vraie immersion dans la vie new-yorkaise de ces années-là. C’est un roman qui raconte une tranche peu abordée de l’histoire LGBTQ+, pour de grands ados en quête de représentations justes.
Marion Katak