Les résultats de l’évaluation de la lecture lors de la Journée Défense et Citoyenneté (JDC) de 2022 révèlent que plus de 750 000 jeunes français âgés de 16 à 25 ans rencontrent des difficultés en lecture selon la note d’information de la DEPP – Direction de l’Évaluation de la Prospective et de la Performance. Les niveaux de compréhension de l’écrit varient, mais une part significative des participants présente des lacunes importantes.
Plus de 750 000 jeunes français âgés de 16 à 25 ans ont participé au test d’évaluation de la lecture lors de la Journée défense et citoyenneté (JDC) en 2022. Après deux années marquées par la crise sanitaire, où la participation des jeunes avait considérablement diminué, ces chiffres représentent l’ensemble de la population attendue.
Huit profils se distinguent
Selon les résultats de ce test, 11,2 % des jeunes évalués rencontrent des difficultés en lecture. Ce sont principalement les compétences de compréhension de l’écrit qui distinguent les jeunes en difficulté de lecture de ceux qui ne rencontrent pas ces problèmes.
Les jeunes des profils 1 et 2, qui représentent 4,9 % de l’ensemble, se caractérisent par un déficit important de vocabulaire. Certains d’entre eux (profil 1) n’ont pas acquis les mécanismes de base du traitement du langage écrit, ce qui les place en situation d’illettrisme selon les critères de l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI). Les jeunes des profils 3 et 4 (6,3 %) ont un niveau lexical oral correct, mais éprouvent des difficultés à comprendre les textes écrits.
Deux profils particuliers de lecteurs ont également été identifiés. Les jeunes du profil 5b (6,8 %) rencontrent des difficultés de compréhension de certains mots, mais parviennent à compenser leurs lacunes lexicales pour atteindre une compréhension minimale des textes. Les jeunes du profil 5a (3,2 %), quant à eux, présentent à la fois un déficit lexical et des mécanismes de traitement des mots déficients. Pour ces profils, la lecture reste laborieuse mais ils parviennent à en tirer profit.
« La question qui se pose pour ces jeunes reste celle des effets d’un éventuel éloignement des pratiques de lecture et d’écriture : les mécanismes de base étant insuffisamment automatisés, le risque est que l’érosion de la compétence les entraîne vers une perte d’efficacité importante dans l’usage des écrits. Les sollicitations de leur environnement professionnel et social seront donc déterminantes » commentent les auteurs de la note.
Des disparités liées au genre et au niveau d’étude
Les résultats révèlent également des disparités en fonction du niveau d’études et du sexe. Les jeunes en difficulté de lecture sont moins nombreux à mesure que le niveau d’étude s’élève. Cependant, ils représentent une part importante (33,4 %) parmi ceux ayant un niveau CAP ou BEP. Les garçons présentent un pourcentage plus élevé que les filles dans les niveaux scolaires les plus bas, où les difficultés sont plus marquées.
En termes de localisation géographique, les départements du nord de la France ou entourant l’Île-de-France sont les plus touchés par les difficultés en lecture. Les départements du nord de la France ou entourant l’Île-de-France sont les plus touchés par les difficultés en lecture. Les départements les moins touchés se situent principalement dans le sud-ouest du pays.
La DEPP note que la Journée défense et citoyenneté (JDC) permet d’identifier les lacunes et de mettre en place les actions nécessaires pour les aider à développer leurs compétences. En renforçant l’évaluation de la lecture lors de cet événement, il est possible d’orienter les politiques éducatives et de mettre en œuvre des mesures ciblées pour améliorer les résultats explique le service statistique du ministère.
Lilia Ben Hamouda