Claire Lomme, professeure de mathématiques hyperactive, partage avec les lecteurs et les lectrices du Café pédagogique la course frénétique des derniers jours de cours. Et clairement, ce n’est pas « déjà les vacances »…
Dans un mois, nous serons en vacances. Un mois. Ça passe vite, un mois. Et c’est bien un mois de travail : non, l’année n’est pas finie. Dans mon collège, les élèves continuent de venir massivement jusqu’au épreuves de DNB. Et après, à part les troisièmes qui sont peu nombreux, les autres reviennent. L’année dernière mes 6e et mes 5e étaient presque au complet. Heureusement : l’école c’est jusqu’au 7 juillet. Que ponctuellement, dans des situations particulières, telle ou telle famille décide d’interrompre la scolarité de leur enfant à la fin de l’année scolaire est un fait sur lequel je n’ai aucun avis à donner. Mais je préfère avoir des classes entières ou presque en face de moi. C’est que j’ai des maths à transmettre !!!
Alors de quoi va se composer cette fin d’année ? Le Salon jeux et culture mathématique qui s’est tenu fin mai était une sorte de point d’accumulation, pour moi. Impossible de vraiment penser à l’après avant qu’il soit derrière moi. Il m’a comblée, enrichie (intellectuellement, bien sûr) et épuisée. Mais je peux redémarrer pour terminer l’année comme elle a commencé et continué : en trombe.
Programme : c’est pratiquement bouclé mais pour le reste, encore plein de choses à faire
Du point de vue des « contenus curriculaires », j’ai pratiquement terminé. En sixième c’est bon, dans une de mes deux quatrièmes aussi, et pour les trois autres en fin de semaine nous aurons tout bouclé. Mais j’ai encore des tas de choses à faire : des problèmes à résoudre, des approfondissements à mener, des remédiations indispensables pour consolider ce qui n’est pas assez solide, et puis des ponts lancés vers la classe suivante. Les cahiers de leçon, aux pages numérotées et organisés par domaine – nombres et calcul, espace et géométrie, grandeurs et mesures… – par un sommaire sont complets ou presque, ce qui est source de satisfaction pour mon fonctionnement mental parfois peu souple.
Du point de vue événements, je vais aller visiter la Maison des maths à Lyon au début du mois de juillet. Je dois me dépêcher d’organiser la fête des maths dans mon collège, pour les lauréats de différents concours, rallyes et défis. C’est une nouveauté et je pense que cela va être très très chouette.
Du point de vue formation, il me reste à animer trois formations pour Canopé, deux ou trois interventions en cycle 1 dans une école, d’autres en CE1 chez Christelle et chez mon mari en Ulis collège. Et au tout début des vacances je vais près de Bordeaux animer deux jours de formation pour des enseignants à des élèves déficients visuels ou aveugles.
Du point de vue institutionnel, il y a toute la préparation de l’année prochaine, avec les conseils d’enseignement, les constitutions de classe, les commissions d’appel, les corrections et harmonisation d’examens. Et puis les conseils de classe, qui commenceront dans une semaine pour mes classes. Tiens, il faudrait que je me penche sur les bulletins…
Du point de vue écriture, j’ai un parcours numérique à terminer sur les écrits dans la résolution de problème, des contributions à des projets de manuels à avancer, un nouveau projet à lancer. Je voudrais créer une mini-série mathématique avec Carl la chaussette, pour les plus jeunes, tournée vers l’école, mais je ne l’ai pas vraiment conceptualisé et encore moins écrite.
Et du point de vue projets, j’en ai beaucoup. Mais là, je ne sais pas : les résultats des autorisations au départ en formation CAPPEI ne me sont pas encore parvenus, ni le résultat des mutations sur les postes spécifiques en Ulis. Quelles que soient les réponses que j’obtiendrai, j’ai des projets pour l’année prochaine. Mais ils sont de nature très différente : si je pars de mon établissement, il va me falloir déménager ma classe. Et ça, plus qu’un projet, ce sera un chantier…
Alors je veux bien que cessent les « Alors, c’est déjà les vacances, pour vous, non ? », parce qu’en fait, non. L’atterrissage en vacances ne se fait pas en douceur. On est à fond jusqu’au bout. Et une fois en vacances, évidemment nous nous reposons, mais pas seulement : nous préparons, nous améliorons, nous nous renouvelons. C’est vraiment un avantage du métier, ces vacances, et j’en suis ravie. Mais être un chouillat reconnus pour notre travail, ce serait sympa, aussi.
Allez, j’y retourne !
Claire Lommé