Le CNAL (Comité National d’Action Laïque), actif sur le sujet de la mixité sociale au sein de l’École, s’interroge sur l’absence de l’enseignement privé sous contrat dans les annonces du ministre de l’Éducation nationale. « Les mesures visant à améliorer de 20% la mixité sociale au sein de l’enseignement public reposent sur une méthode et des outils. La méthode est celle de la concertation des différents acteurs de l’éducation, dans une instance qui devra donner une feuille de route pour les quatre années à venir. Une boîte à outils sera mise à disposition pour atteindre les objectifs fixés » indique le comité rassemblant la FCPE, la fédération des DDEN, la ligue de l’enseignement, UNSA éducation et le SE-UNSA. « Le CNAL est naturellement favorable à l’orientation prise par le ministre, qui contraste nettement avec le bilan inexistant de son prédécesseur sur ce sujet ».
Pour autant, « comment comprendre que les établissements d’enseignement privés ne soient pas mis à contribution, au regard de l’argent public qui les financent, et de leur responsabilité dans l’état de la ségrégation scolaire en France ? » interroge-t-il. «Visiblement, l’Élysée et Matignon ont été touchés par ce tir de barrage (Ndlr : de la Droite); cela explique pourquoi leurs arbitrages n’ont pas été rendus. Sans doute a-t-on besoin, au sommet de l’État, de ménager ce parti dans l’espoir de rallier ses voix à l’Assemblée et au Sénat, pour préserver la suite d’un quinquennat si mal engagé. À présent, il est question que les annonces concernant les établissements d’enseignement privés soient dévoilées dans quelques semaines… ».
Pour le CNAL, la « guerre scolaire » est « aujourd’hui en réalité une guerre sociale visant les enfants et les familles de la frange la plus défavorisée de la population. Cette forme de relégation devrait mobiliser contre elle l’ensemble des pouvoirs publics, puisqu’elle aboutit à la séparation de la jeunesse de notre pays ».