En 2021, près d’un enfant de 1 à 15 ans sur quatre est en situation de pauvreté monétaire ou de privation matérielle spécifique aux enfants indique l’INSEE dans son dernier Focus.
EN 2021, un enfant de 1 à 15 ans sur 10 ne part pas en vacances, même dans la famille, pour des raisons financières. Un enfant sur 20 ne vit pas dans un logement à bonne température et ne peut avoir de vêtements neufs. Dans son focus de mars, l’INSEE analyse les privations matérielles que subissent les enfants. « Un enfant est en situation de privation matérielle spécifique aux enfants lorsqu’il vit dans un ménage subissant au moins trois privations spécifiques aux enfants parmi les quinze répertoriées » rapporte l’Institut national de la statistique et des études économiques.
Un enfant sur dix, vivant en logement ordinaire, subit au moins trois privations spécifiques aux enfants – avoir des jeux, des vêtements neufs, un endroit pour faire ses devoirs, avoir au moins deux paires de chaussures, manger des fruits et légumes une fois par jour, partir en vacances… Alors que la proportion d’enfants en situations de privation matérielle spécifique aux enfants a diminué, passant de 16,7 à 10,6% en douze ans, les « conditions de vie des enfants restent plus difficiles pour ceux vivant en foyer monoparentale (un enfant sur quatre est exposé au risque de privation matérielle spécifique en 2021) ou nombreuse (un sur six) » précise l’INSEE qui indique que plus la fratrie est nombreuse plus les risques de privations augmentent (la proportion d’enfants à subir trois privations passe à 17,1% lorsqu’il y a trois enfants et plus)
Autre donnée inquiétante : près d’un enfant sur 7 vit dans un ménage qui, par manque d’argent, n’a pas pu payer à temps un loyer, un remboursement d’emprunt ou des factures d’eau ou d’électricité au cours des douze derniers mois.
Sur les 10,6% d’enfants en situation de privation, un sur trois subit cinq situations spécifiques de privations. Un enfant peut donc cumuler le fait de ne pas avoir deux paires de chaussures à sa taille, vivre dans un logement insuffisamment chauffé, ne pas pouvoir manger de viande ou de poisson ni même un fruit une fois par jour et ne pas avoir de livre adapté à son âge. Tout cela pour des raisons financières. « Les adultes privilégient lorsqu’ils le peuvent les dépenses destinées aux enfants, quitte à se priver eux-mêmes » énonce l’institut.
Pour autant, l’analyse de l’INSEE montre qu’en douze ans, l’indicateur de privation spécifique aux enfants a diminué de 6 points. « La baisse entre 2014 et 2021 peut néanmoins avoir été amplifiée par la pandémie de Covid-19, les contraintes ayant limité les possibilités de consommer et donc allégé temporairement les dépenses des ménages » tempère l’institut de statistique qui conclut qu’en 2021, « 23,3% des enfants sont en situation de pauvreté monétaire ou en situation de privation matérielle spécifique aux enfants et 6,1% cumulent les deux ».
Lilia Ben Hamouda