« La « diversité de l’offre linguistique » déclarée et pratiquée par notre système éducatif est largement illusoire… Laisser les choses en l’état conduit de façon inexorable à faire de l’anglais la première langue dominante… Au plan économique, comme au plan symbolique, l’hégémonie de l’anglais dans les échanges intra-européens – et mondiaux – a des conséquences négatives : elle coûte cher à la France, ainsi qu’à la très grande majorité des autres États de l’Union et procure parallèlement aux pays anglophones d’incontestables avantages ». Le Haut conseil de l’évaluation de l’Ecole a demandé à François Grin de chercher quelle serait la meilleure politique linguistique.
Pour ce dernier, à coup sûr, ce serait l’espéranto : « il se traduirait par une économie nette pour la France de 5 milliards d’euros par an ».. Mais, pour le HCEE, « une telle orientation n’est pas concevable ». Le conseil se retourne donc vers la recommandation de F. Grin de privilégier le plurilinguisme. Il propose donc « que la France continue à ne donner ni caractère obligatoire, ni primauté à l’enseignement de l’anglais,… que dans la logique de cette position, elle promeuve l’enseignement d’au moins deux langues vivantes étrangères pour tous les élèves, en modulant l’offre compte-tenu, notamment, des voisinages régionaux et en assurant la continuité de cet enseignement tout au long de la scolarité ». Enfin le HCEE demande que « l’enseignement de toutes les langues vivantes étrangères soit plus orienté sur la communication orale et écrite qu’il ne l’est aujourd’hui ».
Un récent rapport de l’Inspection générale dénonçait » les incertitudes du pilotage national,… la diffusion d’instructions peu explicites, l’absence de fixation d’objectifs chiffrés » et estimait que « l’enseignement des langues fonctionne comme un marché ». Le rapport du HCEE ambitionne une politique volontariste de lutte contre l’anglais. Est-ce envisageable au début du XXIème siècle ?
Rapport Grin (en pdf)
Avis du HCEE (en pdf)
Rapport de l’Inspection générale