Forts des mobilisations records des deux journées de grève, les syndicats ont appelé à la mobilisation par la grève le 7 février et par des manifestations le 11 février. Dans le monde de l’éducation, le pari d’une journée de grève alors qu’une partie des écoliers sont en vacances est loin d’être gagné. Mais les syndicats en sont conscients et tablent surtout sur la journée de manifestation du 11 février.
70% de grévistes le 19 janvier, 50% le 31 dans le premier degré selon le SNUipp-FSU, peu de chance que le syndicat puisse mobiliser autant d’enseignants sur cette journée du 7. Idem dans le second degré qui a réussi à mobiliser 60% des professeurs le 19 et 55, le 31 selon le SNES-FSU.
La baisse du nombre de grévistes ne surprend donc pas les syndicats qui expliquent cette situation par les vacances d’une part mais aussi par la difficulté pour les enseignants et enseignantes de cumuler plusieurs journées de perte de salaire comme nous l’expliquait le secrétaire général de l’UNSA éducation, Frédérique Marchand, lors de la dernière manifestation « On sait la difficulté à renouveler les journées de grèves pour les enseignants ». « Avec la répétition des journées et le début des congés, la mobilisation prend une autre forme » ajoute Sébastien Crochet, secrétaire général du SE-UNSA. « Il y aura moins de grévistes mais la détermination demeure. Certains seront en vacances et manifesteront, certains ne seront pas grévistes demain et manifesteront samedi. La mobilisation se renforce au fur et à mesure que la conviction d’une réforme brutale et injuste est de plus en plus en plus partagée. Par rapport à d’autres conflits passés, il n’y aucun signal de défaitismes. Le gouvernement doit le mesurer ».
Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU, abonde, « la période des vacances qui démarre ne permet pas d’avoir une visibilité nationale de la grève. Les professeurs des écoles sont toujours aussi mobilisés contre le projet de réforme des retraites et ils le montreront dans les manifestations du 7 et surtout samedi ».
À Paris, le SNUipp-FSU annonce que la mobilisation reste très importante. 50% des professeurs des écoles sont en grève et 60 écoles sont fermées.
Et même lorsque les enseignants ne sont pas en grève cette fois-ci, la colère ne retombe pas. « Je ne peux pas me permettre une journée de plus de grève » explique Marc, professeur de mathématiques. « Mais je serai de la manifestation parisienne samedi ».
« J’espère que le mouvement va s’amplifier pour rejoindre le calendrier des secteurs de l’énergie » nous confie Henda, professeure des écoles en Seine-Saint-Denis. « Ce qui me donne de l’espoir c’est que les jeunes entrent dans le mouvement. Et puis il y a des salariés précaires comme ceux d’ONET (société de nettoyage des gares parisiennes) qui sont en grève, je me vois difficilement ne pas l’être. Je n’ai aucune raison d’arrêter, nous n’avons rien obtenu. Le gouvernement fait mine de ne pas entendre la colère de la majorité de la population »
Lilia Ben Hamouda