L’iIfé propose un dossier sur Parcoursup.
« La Loi ORE (Orientation et Réussite des Étudiants), votée en 2018, introduit en France un véritable changement de paradigme dans l’accès à l’enseignement supérieur : alors que la seule obtention du baccalauréat permettait une entrée de droit dans une formation non sélective, ce sont désormais ces mêmes formations qui hiérarchisent les candidat·es dont la demande peut être acceptée ou refusée au vu du dossier scolaire et des places disponibles. Pour corolaire de ces profonds changements, la réforme se donne pour objectif de renforcer l’orientation dès le lycée – donc avant l’obtention du bac – et de maximiser la réussite des étudiant·es en régulant les entrées vers les formations du supérieur. Succédant à ABP (Admission Post-Bac), Parcoursup est à la fois une procédure, une plateforme d’information et un mécanisme algorithmique d’affectation des étudiant·es. Au regard de ces bouleversements, l’enjeu de ce Dossier de veille n°142 est de comprendre quels acteurs et quels outils accompagnent, guident, filtrent et sanctionnent l’entrée dans une formation postbac depuis la Loi ORE.
Pour cela, nous analysons en premier lieu les facteurs politiques, économiques et démographiques – aux niveaux national et européen – qui ont entrainé la mise en place de Parcoursup. Nous examinons dans un deuxième temps les outils numériques et les acteurs éducatifs des lycées impliqués dans le processus d’orientation vers le supérieur, en mettant en avant les différences entre le prescrit et la mise en œuvre de la réforme. Enfin, une troisième partie est dédiée à l’analyse des processus d’affectation des étudiant·es dans les formations de l’enseignement supérieur par le biais d’une combinaison d’un double algorithme, à l’échelle nationale et locale.
En mettant au jour les outils et les acteurs de l’orientation depuis 2018, ce travail de synthèse pointe les éléments de Parcoursup à l’origine des nombreuses controverses sur la réforme et interroge les notions de justice sociale qui sous-tendent les nouvelles conditions d’accès à l’enseignement supérieur en France ».