Scène
violente le 24 novembre lors de la diffusion en direct de l’émission « Arrêt
sur image ». B. Kriegel, auteur du récent rapport sur la violence à la
télévision, n’a pas supporté la contradiction et a quitté le plateau . Une
fuite qui peut donner à penser que les arguments développés dans le rapport
sont faibles. La documentaliste de l’émission a mis en ligne sur le site de
France 5 une importante documentation sur le thème de la violence à la
télévision. On y trouvera par exemple le texte d’une thèse sur
« l’exploitation d’images de violence sur Internet », un média ciblé dans le
rapport Kriegel. Pour l’auteur, « Internet n’a certainement pas développé
le nombre de déviants ».
De son côté, Le Monde du 22 novembre donne la parole au
psychanalyste Sege Tisseron qui affirme : » Avec les recommandations de
la commission Kriegel, des enfants continueront à arriver à l’école sous
tension parce qu’ils auront regardé le matin même des images qui, si elles
ne contiennent pas de scènes de violence explicites, sont pourtant
construites et montées de telle façon qu’elles communiquent un stress
intense. Aucune aide ne leur sera apportée, parce que ce dont ils ont
besoin, ce n’est pas d’un cours sur les images, mais d’un moment où ils
soient invités à mettre du sens sur ce qu’ils ont éprouvé. Ils seront encore
plus démunis face aux images crues ou choquantes qu’ils ne manqueront pas de
voir sur les panneaux publicitaires, aux actualités télévisées, sur Internet
ou dans les jeux vidéos, parce que leurs parents, tranquillisés par les
mesures gouvernementales sur la télévision, auront oublié que l’échange
reste nécessaire avec eux sur toutes les formes d’images… On a appris aux
enfants à ne pas monter dans la voiture des messieurs qui leur tendent un
bonbon. C’est très bien. Il faut maintenant leur apprendre à ne pas suivre
les images qui tendent un bonbon à travers l’écran, même si la main
généreuse qui le propose est celle d’un homme politique ! Mais est-ce ce
genre d’éducation aux images, indispensable à la sauvegarde de la démocratie
dans notre nouvelle « société des écrans », que l’on peut attendre du
gouvernement actuel ? ».
Sur le
site d’Arrêt sur image
Mémoire de médecine sur la violence à
l’écran.