Par Françoise Solliec
« Afin de réconcilier le temps des familles, celui de l’école et celui de la société », Luc Chatel a installé le 7 juin la Conférence nationale sur les rythmes scolaires, en souhaitant qu’elle puisse « permettre aux élèves d’aller le plus loin possible » et limiter les phénomènes de violence scolaire.
La question des rythmes scolaires est posée de manière récurrente et aucune réponse n’a jusqu’à maintenant fait l’unanimité. Au cours des récents généraux sur la violence à l’école, Luc Chatel avait annoncé qu’il souhaitait revenir sur cette question. Il le fait aujourd’hui, alors même qu’on parle de remise en cause de la durée des congés et que se lance une expérimentation sur le sport l’après-midi.
Selon le ministre, la diversité des origines des membres du comité de pilotage, présenté à la presse à l’occasion de l’installation de la conférence nationale sur les rythmes scolaires, reflète la diversité des aspects à prendre en compte dans une réflexion concernant au premier chef l’enfant et le système éducatif.
Christian Forestier, administrateur général du CNAM, et Odile Quintin, ancienne directrice générale de l’éducation à la commission européenne, en assureront ensemble la présidence. Ils seront entourés de 16 membres, parmi lesquels Roger Bambuck, inspecteur général, Eric Debarbieux, sociologue, Bernard Hugonnier, OCDE, Jean-Marc Roirant, ligue de l’enseignement, Monique Sassier, médiateur de l’EN, François Testu, JPA (la liste complète est consultable dans le dossier de presse publié sur le web).
Neuf membres associés représentent le Parlement, le Sénat et les collectivités locales.
Dès le mois de septembre, la Conférence procèdera à une série d’auditions des acteurs impliqués : enseignants, familles élèves, représentants des collectivités locales, mais aussi des professionnels du tourisme ou du voyage.
En parallèle, une série de débats seront organisés dans les académies et une large consultation se tendra sur le web, permettant à chacun de s’exprimer.
La synthèse de ces débats est prévue pour la mi-janvier 2011.
Le comité de pilotage devrait ensuite en retirer des pistes de travail opérationnelles et remettre au ministre un rapport d’orientation.
En installant la Conférence nationale sur les rythmes scolaires alors que le calendrier scolaire a été publié pour les 3 prochaines années, Luc Chatel entend bien l’affranchir de la contrainte de l’urgence. Le calendrier des opérations n’est donc qu’indicatif et pourra s’étaler sur plus de temps. Les expérimentations seront bienvenues et enrichiront la réflexion du comité de pilotage.
Mais cet affranchissement de la contrainte temps est-il une façon de garantir la qualité du travail des experts, ou de diluer les problèmes ?