 |
» Il est regrettable que les adultes n’assurent pas toujours leur rôle d’autorité, qu’ils évitent de répondre directement et rapidement, qu’ils renoncent à appliquer les procédures disciplinaires existantes. Ceci augmente les actions judiciaires immotivées qui submergent les tribunaux. Il est essentiel en effet de ne pas banaliser le recours à la justice à l’égard des enfants en difficulté ». Claire Brisset, la Défenseure des enfants, publie son rapport annuel. Il accorde une large place aux violences dont sont victimes les enfants et apporte plusieurs propositions.
Violences de la police : la Défenseure dénonce par exemple les contrôles à répétition, les menottages y compris dans les établissements scolaires. Parallèlement, on assiste à une judiciarisation croissante des affaires qui concernent les mineurs et à une inflation des décisions de justice : 33000 peines ont été prononcées en 2004, 42000 mesures éducatives. Le taux de classement des affaires de mineurs est nettement plus faible que pour les majeurs. Le taux de récidive plus faible. Claire Brisset souligne que l’accent mis sur la lutte contre la délinquance de voie publique contribue à cibler les interventions sur les jeunes : ceux-ci commettent plus de vols de téléphones portables que d’abus de biens sociaux…. De même, la répétition des « contrôles d’identité » vers des catégories précises de jeunes entraîne, par un effet mécanique, la multiplication des procédures pour outrages et rébellion. On constate enfin que des actes peu graves, mais inacceptables, qui auparavant étaient traités directement dans le cadre familial ou scolaire sont aujourd’hui confiés à la justice » Or « aider les enfants et leur famille dès les premiers moments de leur parcours scolaire constitue un atout majeur de lutte contre la violence et la délinquance. Les enfants qui ne sont pas parvenus à l’école à maîtriser le langage, la lecture, l’écriture sont en effet sur le chemin de l’exclusion sociale… »
La Défenseure rappelle aussi les violences de l’institution scolaire. Elle se félicite d’être à l’origine du rapport Baldet sur les violences commises par des enseignants. Elle demande également la fin de la scolarisation à 2 ans. Pour elle, celle-ci peut s’avérer préjudiciable au développement de l’enfant de moins de 3 ans. Une prise de position qui est loin de faire l’unanimité.
Claire Brisset demande surtout une augmentation des moyens de la justice afin de renforcer les droits des enfants.
Rapport de la Défenseure des enfants
Rappel : sur le rapport Baldet
