« Il est bien évident que s’il existait dans les établissements des équipes qui se sentent responsables du progrès des élèves, le problème des remplacements se résoudrait de lui-même et c’est du reste le cas dans certains établissements, ce qui montre bien que c’est possible. Mais le travail d’équipe est-il encouragé par les chefs d’établissement, par les inspecteurs, par des avantages statutaires? Le travail d’équipe est-il à la base de la formation dans les IUFM? Sans doute pas suffisamment car il n’est pas très fréquent semble-t-il . Ceci dit, il faut du temps pour un pareil changement mais ce problème des remplacements est là pour nous en montrer l’urgence ». Pour Jacques Nimier, le nouveau dispositif des remplacements révèle les confusions et les rigidités du système éducatif. Et même les fantasmes qui le sous-tendent. « La question du temps dans l’E.N. repose sur un fantasme de toute-puissance donnant l’illusion de la possibilité de résultats immédiats : formation en deux jours; apprentissage d’un chapitre en une heure, circulaire à appliquer partout instantanément. C’est croire que l’on peut maîtriser les processus psychiques. Or ces derniers demandent beaucoup de temps ».
A lire également sur son site cette analyse de Gérard Vergnaud sur les rapports entre pratiques et formation. « Toute activité est à la fois productive et constructive : productive d’effets immédiats sur l’environnement extérieur matériel et social ; constructive d’effets à long terme sur les ressources personnelles du sujet acteur. Les conséquences de cette attention particulière accordée à la pratique sont importantes pour la didactique. Il est en effet essentiel, dans l’enseignement, d’offrir aux élèves des situations qui les conduisent à construire de nouvelles formes d’activité, par des prises de conscience personnelles et avec l’aide de l’enseignant. Il est essentiel également d’analyser la professionnalité des enseignants à partir de leur pratique, et pas seulement de leurs diplômes ».
Site de J. Nimier