Selon un sondage réalisé par le Se-Unsa auprès de 3000 enseignants et publié par L’Enseignant, les enseignants sont massivement attachés à une liberté pédagogique raisonnable : 91% sont hostiles à l’imposition d’une méthode d’apprentissage mais 88% estiment que « la liberté pédagogique doit s’exercer dans le cadre du projet d’école ». Mais le sondage révèle surtout le fossé creusé avec les élus. 86% sont hostiles à la participation des élus à l’élaboration des projets d’école. 72% rejettent également l’idée qu’ils doivent être partie prenante dans l’organisation du temps scolaire.
Pour Philippe Niemec, « le discours démagogique du ministre Gilles de Robien sur les méthodes d’apprentissage de la lecture et les implications maladroites de certains élus dans le domaine scolaire ont visiblement laissé des traces… Faut-il s’en étonner ? La méfiance à l’égard des élus ou des parents, le repli sur soi, le cloisonnement disciplinaire se renforcent dès lors que les autorités de l’État remettent en cause les compétences professionnelles des enseignants ». Pour P. Niémec, « de la confiance avant toute chose, c’est la première revendication que les enseignants expriment à travers cette enquête ».
L’Enseignant n°95