« Ce que le ministre appelle maintenant – parce qu’il n’arrête pas de changer de définition – une méthode syllabique, ce sont toutes les méthodes qui enseignent les correspondances entre les lettres et les sons. Si c’est ça, une méthode syllabique, on est d’accord. Le problème est qu’il prend parti sur la meilleure manière d’établir les correspondances entre les lettres et les sons. Celle qu’il décrit comme la meilleure est très datée : c’est la manière syllabique des années 1940. Mais rien, du point de vue scientifique, ne permet de défendre que c’est la meilleure. Les cautions scientifiques du ministre sont maintenant dégonflées ». Roland Goigoux expose dans Ouest France son opposition à Gilles de Robien.
« Après débat, au printemps, le ministre a modifié les programmes. Le texte dit qu’il faut enseigner les correspondances entre les lettres et les sons avec des démarches complémentaires : une approche syllabique et une approche qu’on pourrait presque qualifier de « globale ». Avec mes collègues, nous défendons ces textes, qui ont force de loi. Si on est en porte à faux avec le ministre, c’est parce que lui-même, oralement, trahit son écriture. Nous sommes plus légalistes que lui ! Si un pays peut s’offrir le luxe d’avoir de la défiance vis-à-vis de ses maîtres, cela se saurait. On a besoin de cette confiance, qui est justifiée dans 95 % des cas. Instiller le trouble, comme on le fait aujourd’hui en annonçant des choses fausses, jeter la défiance, inciter les parents à la délation, puisqu’on en est quasiment là, c’est prendre un risque énorme, déraisonnable ».