Du prof « changeur de couches » chers à X. Darcos à l’effondrement de la scolarisation à deux ans, les enseignants de maternelle sont aux avant-postes des politiques publiques depuis plusieurs années. Du 29 juin au 1er juillet, l’Ageem, association qui regroupe les enseignants de maternelle, a tenu son 90ème congrès à Vichy. Lucile Barberis, présidente de l’Ageem, témoigne du parcours de cette association et de la place de la maternelle dans l’école française aujourd’hui.
Quel souvenir du congrès remportez-vous de Vichy ?
Un souvenir exceptionnel, comme un feu d’artifice ! On s’était fixé comme thème « Le corps d’abord ». Un sujet particulièrement porteur parce qu’à l’école maternelle tous les apprentissages passent par le corps. C’est vraiment le socle de l’éducation. C’est aussi un thème qui affirme l’identité de l’Ageem car il prend position contre des pratiques remises au goût du jour. A force de vouloir aller trop vite dans les apprentissages on n’aide pas les enfants. Le thème du « Corps d’abord » a pu rappeler l’importance du corporel dans l’éducation. On a pu décliner cela avec nos partenaires de la JPA, de la Fnaren, de la revue EPS, de l’Usep…
Comment voyez-vous l’état de l’école maternelle dans le système éducatif aujourd’hui ?
Aujourd’hui l’école maternelle fait les frais des suppressions de postes avec la remise en cause de la scolarisation à deux ans. Sur ce point l’Ageem prend position. On est pour la scolarisation à deux ans, et il s’agit bien de scolarisation et pas d’accueil. C’est notre façon de lutter contre l’échec scolaire. L’école maternelle est le premier lieu de pratiques culturelles pour tous. On voit bien que c’est fondamental.
Où en sont vos relations avec le ministère ?
C’est le statu quo. Le ministère a supprimé nos mises à disposition. Certains inspecteurs d’académie nous aident et cette année on a pu bénéficier de mise à disposition départementales ou académiques. Mais on sait que l’année prochaine la situation sera beaucoup plus dure pour eux. On peut s’attendre dans l’avenir à n’avoir rien.
Quel bilan faites-vous de vos 10 ans à la tête de l’Ageem ?
Ce qui me rend fier c’est qu’on s’est battu et qu’on a fait avancer nos idées. Par exemple avec le « Guide à l’usage des parents » que l’on a publié en 2008. On est passé d’une association qui échangeait des documents scolaires à une association qui résiste pédagogiquement. Maintenant c’est une nouvelle équipe, dirigée par Isabelle Racoffier qui va prendre la tête de l’association à la rentrée. Je suis très fière de ce que nous avons fait mais il reste beaucoup à faire…
Liens
Trop d’école tue l’école
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