Ariane Richard-Bossez, Renaud Cornand et Alice Pavie étudient dans les Cahiers de la recherche sur l’éducation et les savoirs (n°20) la promotion de l’excellence en éducation prioritaire et particulièrement les "parcours d’excellence". Selon eux, "ce qui caractérise l’ensemble de ces dispositifs est l’acceptation d’une partition entre, la plupart du temps, une minorité d’élèves visée par ces dispositifs et la majorité des élèves de l’éducation prioritaire (ep) qui n’y ont pas accès. Les dispositifs d’excellence entérinent donc de fait que des élèves, généralement déjà en situation scolaire favorable, peuvent accéder à un accompagnement supplémentaire et spécifique pour leur permettre de poursuivre une scolarité équivalente à celle de ceux qui sont scolarisés en milieu “ordinaire”. En ce sens, les dispositifs d’excellence illustrent bien « une nouvelle manière de gérer la mixité scolaire et sociale […] permettant de s’approprier des logiques différentialistes dans un cadre qui reste universaliste » (Barrère, 2013). Concernant la lutte contre les inégalités scolaires de manière plus générale, les effets apparaissent plutôt limités. On sait par exemple que les dispositifs qui se sont développés depuis les années 2000 n’ont que peu modifié le recrutement des grandes écoles (Institut des politiques publiques, 2021). Ils semblent surtout renforcer une démocratisation déjà ségrégative (Merle, 2017) et contribuer à la fragmentation des systèmes scolaires (Barrère & Delvaux, 2017)."