Les réformes annoncées seront-elles
appliquées ? Le B.O. n°16 publie les circulaires de
préparation de la rentrée 2002 pour les
écoles comme pour le second degré. Cette
rentrée sera marquée par les orientations prises
par Jack Lang. Mais certaines décisions
particulièrement importantes restent encore en
suspens.
Primaire : Mettre en oeuvre les nouveaux programmes
A la rentrée 2002, les nouveaux programmes sont mis en
oeuvre en première année d’école maternelle,
G.S. d’école maternelle et en C.E. 2. L’enseignement des
langues devient obligatoire en CE2. Le B2i le devient
également dans les écoles disposant de
matériel informatique. Les nouveaux programmes donnent la
priorité à la maîtrise du français.
Pour leur application, la circulaire invite à attribuer
les crédits pédagogiques prioritairement aux
bibliothèques scolaires, aux équipements
scientifiques et informatiques.
Toutes ces mutations exigent une nouvelle gestion des
enseignants. La circulaire invite à la mise en place d’une
carte des langues. Elle utilisera des maîtres
compétents en langues étrangères dont le
poste sera crée par « profilage ».
http://www.education.gouv.fr/bo/2002/16/encart.htm
Collège : La réforme avec les IDD
La circulaire confirme la mise en place des nouvelles grilles
horaires en 6ème et 5ème et des itinéraires
de découverte (IDD) en 5ème.
En sixième la dotation globale passe à 28 heures.
Deux heures pourront être utilisées pour accompagner
les élèves dans leur travail. L’emploi du temps
prévoira également dix « heures de vie de classe »
annuelles.
En cinquième, une nouvelle évaluation en maths et
français aura lieu en début d’année. La
dotation horaire passe à 26 heures. Le grand chantier est
évidemment la mise en place des IDD qui
bénéficient de deux heures hebdomadaires. La
circulaire annonce la publication prochaine de nouveaux textes
sur leur organisation. Mais d’ores et déjà une
annexe fixe les principes guidant les IDD et les grandes lignes
de leur organisation. Ainsi il est confirmé que les
professeurs participant aux IDD doivent « dans la mesure du
possible » être des volontaires et que les IDD doivent
compter des temps de concertation entre enseignants comme des
temps de travaux en classe entière ou en groupe. Dans le
cadre de la rénovation des SEGPA, celles-ci sont
invitées à organiser également des IDD.
Une autre réforme mérite d’être
soulignée : la globalisation des moyens. A partir de la
rentrée, la totalité des moyens affectés
à un établissement est globalisée dans une
même enveloppe gérée par le collège.
Cela leur donnera plus de souplesse. Ainsi en 5ème une
heure hebdomadaire n’est pas attribuée.
L’établissement peut l’utiliser par exemple pour
alléger l’enseignement de son choix. D’autres heures sont
attribuées pour faire face à de scas particuliers :
dispositifs pour élèves « décrocheurs »,
difficultés scolaires lourdes en sixième et
cinquième.
Les dernières innovations concernent les sciences et la
technologie et les TICE. Le B2i sera
généralisé dès cette rentrée.
Le collège devra à la fois valider le niveau 1 pour
les élèves de sixième ne l’ayant pas obtenu
à l’école et celui de niveau 2 en fin de
collège. Pour cela le ministère rappelle que ces
validations concernent les enseignants de toutes les disciplines.
En sciences et technologie, des travaux en groupe
allégés sont mis en place en sixième. Il
s’agit d’encourager le développement de démarches
expérimentales.
http://www.education.gouv.fr/bo/2002/16/encart.htm
Lycée général : Les TPE toujours
gelés
La circulaire le reconnaît : bien que facultatifs, les
lycéens ont plébiscité les TPE en terminale
: « un premier bilan statistique montre que les TPE ont
suscité l’adhésion d’un fort pourcentage
d’élèves de terminale se situant entre 35% et 55%
selon les académies ». Malgré cela, « les
décisions concernant le statut des TPE à la
rentrée 2002 n’interviendront qu’après le bilan de
l’épreuve facultative ». Ce nouvel ajournement renvoie
l’arbitrage au prochain ministre et démontre
malheureusement la fragilité et les limites de la
réforme des lycées.
Curieusement, la circulaire annonce la suppression du dispositif
d’évaluation nationale en seconde, tout en appelant les
enseignants à continuer ces évaluations. Elle
institue, à titre expérimental, un dispositif
permettant aux élèves de seconde de
bénéficier d’un « droit à l’erreur » et de
modifier leur orientation en cours d’année.
Sur d’autres points, elle amplifie les efforts
précédents. Elle insiste particulièrement
sur l’aide individualisée qui sera dotée de moyens
supplémentaires. Elle souligne la nécessité
de former les élèves aux TICE en s’appuyant sur les
capacités des réseaux d’établissement. Un
B2i de niveau lycée est annoncé. Il
précisera les compétences que les
élèves doivent maîtriser dans le domaine des
TICE. est en cours de préparation.
La rentrée 2002 verra de nouveaux programmes en terminale.
En série S, la circulaire laisse une grande liberté
aux établissements sur l’organisation de l’horaire de
philosophie et rend obligatoire l’évaluation des
capacités expérimentales en SVT.
http://www.education.gouv.fr/bo/2002/16/encart.htm
Lycée technologique : TPE et ECJS en suspens
De nouveaux programmes entrent en application en EPS, arts,
physique-chimie (STI). La dérogation accordée aux
élèves issus de LP au bac STT de remplacer
l’épreuve de LV2 par une épreuve de LV1
renforcée est prolongée d’un an.
Les TPE et l’ECJS sont en cours d’expérimentation en
série STT. La circulaire ne précise pas s’ils
seront généralisés à la
rentrée prochaine. Le prochain ministre décidera.
Curieusement, la circulaire annonce, dans les dispositions
communes aux séries générales et
technologiques, la mise en place d’un conseil d’enseignement de
l’ECJS dans chaque lycée…
http://www.education.gouv.fr/bo/2002/16/encart.htm
Lycée professionnel : Redéployer l’offre
Adapter le L.P. à des publics différents, tel est
l’objectif numéro un de la rentrée. Pour cela le
ministre souhaite créer de nouvelles sections de bac pro,
faciliter l’accès des bacheliers professionnels en BTS
grâce à de nouveaux aménagements
pédagogiques, ouvrir de nouveaux CAP (totalement
rénovés), multiplier les troisièmes
professionnelles et accueillir plus largement des sections
d’apprentissage en L.P.
Sur le plan pédagogique, les PPCP
bénéficieront d’une heure hebdomadaire de
concertation des enseignants. Le dispositif national
d’évaluation en seconde est supprimé mais, comme en
lycée général, les enseignants sont
invités à maintenir des évaluations de
rentrée.
La circulaire invite les établissements à
développer de nouveaux liens technologiques avec les
entreprises de leur secteur.
http://www.education.gouv.fr/bo/2002/16/encart.htm
Roule le train des réformes
C’est presque un bilan que publie le ministère avec une
étude sur « La mise en oeuvre des réformes dans les
lycées et collèges ». Premier enseignement : le
train des réformes est bien parti. Ainsi, au lycée,
les TPE sont un réel succès. Ils ont
été introduits en première dans 90% des LEGT
et l’expérience se déroule de façon
satisfaisante dans 4 établissements sur 5. En terminale,
où ils sont facultatifs, 35% des élèves de L
et ES et 42% des lycéens de S y participent. L’aide
individualisée est offerte dans 96% des lycées et
40% des élèves en bénéficient. Quant
aux TICE, environ 2 enseignants sur 3 les utilisent au moins
occasionnellement (mais 10% seulement dans les disciplines
littéraires).
Mais ces chiffres occultent de gros écarts entre
lycées. On peut dégager quatre types
d’établissements. Dans environ la moitié, les TPE
et les autres dispositifs innovants sont bien accueillis et
implantés. Ce sont plutôt des lycées
polyvalents de taille moyenne. Dans un lycée sur trois,
l’implantation des TPE et de la réforme se fait lentement.
Dans un dixième des établissement, les plus
élitistes, offrant des CPGE, particulièrement en
Ile-de-France, on observe une résistance sérieuse
des enseignants et des proviseurs aux TPE, voire un refus. A
l’opposé, un autre dixième est composé de
petits établissements en difficulté, en
région parisienne, accueillant un public difficile, qui
semblent endormis et s’impliquent peu dans les TPE, les CVL, les
modules, ou l’aide individualisée.
La situation en collège est un peu similaire. Ainsi, en
sixième, c’est dans les établissements ayant les
élèves les plus difficiles que les mesures
d’accueil des élèves sont les plus faibles. Les
itinéraires de découverte ont eu lieu dans 19% des
collèges cette année. Ils sont prévus dans
82% des établissements l’an prochain. Mais ce sont les
collèges accueillant un public favorisé ou au
contraire des élèves « en retard », qui organisent le
moins les IDD. Et ce sont ceux qui accueillent un public
populaire mais pas « difficile » qui se lancent le plus hardiment
dans ces projets.
On le voit, si le bilan est positif, les réformes sont un
autre révélateur des inégalités entre
établissements. Il ne faudrait pas qu’elles deviennent un
outil supplémentaire de sélection.
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/dpd/ni0218.pdf
Les arts et la culture dans le second degré
Le plan de développement des arts et de la culture
à l’école est-il appliqué dans le second
degré ? Une étude ministérielle apporte un
bilan contrasté. « Si dans un collège sur trois et
dans un lycée sur six au moins un quart des
élèves participent à ces activités,
à l’inverse, dans un quart des collèges et dans la
moitié des LP ou LEGT, moins de 10% des
élèves y participent ». En fait la mise en place des
classes à PAC est plus rapide dans les
établissements « difficiles ». Elle est liée au
développement d’autres dispositifs pédagogiques
innovants. Elle évolue au rythme d’une évolution
plus générale du métier d’enseignant. Et le
B2i ?
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/dpd/ni0213.pdf