Cette nouvelle rubrique a pour objet de faire connaître des initiatives étonnantes dans le domaines des langues anciennes.
Entretien avec Magali Gorthchinsky-Le Sénéchal, publicitaire latiniste à ses heures…
RD – Magali, pouvez-vous vous présenter en quelques lignes ?
MG – Je suis enseignante au collège Léonard de Vinci à Ecquevilly (78), en REP, et mon objectif de longue date est de populariser le grec et le latin, disciplines qui me passionnent. J’ai choisi pour communiquer cette passion les auxiliaires les plus précieux qui soient, les élèves eux-mêmes, qui sont des témoignages vivants. Les techniques que j’utilise à cet effet s’apparentent à celles des publicitaires.
RD – Concrètement, comment procédez-vous, Magali ?
MG – je m’appuie sur deux procédés différents : une plaquette publicitaire et une vidéo. La plaquette est divisée en quatre domaines : mythologie, civilisation, etymologie et grammaire. Je présente sur cette dernière l’enseignement du latin et je la diffuse auprès des élèves de 6ème au cours d’un entretien d’une heure. la vidéo est un pot-pourri de réactions d’élèves. Elle se divise en trois parties : les avis de ceux qui sont favorables au latin, de ceux qui y sont défavorables puis un bêtisier. Je passe alors la vidéo aux élèves de sixième, et je la commente. J’envisage, à terme de demander à mes propres élèves de la commenter.
RD – Et d’où vous est venue l’idée de procéder ainsi, Magali ?
MG – Je me suis longtemps demandée comment communiquer ma passion pour les langues anciennes aux enfants. La réponse m’est venue un jour tout naturellement : il fallait se mettre à la place d’un élève de 6ème et réfléchir aux supports susceptibles de faire mouche. Je savais que je ne pouvais répliquer la fraîcheur d’esprit d’un enfant de 10 à 11 ans. En revanche, mes élèves, eux, en étaient capables. De là l’idée d’en faire des témoignages vivant sur des supports familiers pour notre génération : la vidéo et le dépliant publicitaire.
RD – Quels résultats avez-vous ainsi obtenus ?
MG – D’une discipline sinistrée à mon arrivée, je suis parvenue à créer un second groupe de latinistes en deux ans en 5ème (plus de 45 élèves au total aujourd’hui).
RD – Quelles idées auriez-vous pour promouvoir l’enseignement du grec ?
MG – Je réfléchis à un projet dans un registre tout autre, mais dont le coeur resterait l’élève comme témoignage vivant. J’ai dans l’esprit d’ouvrir un atelier de sensibilisation au grec, sur la base du volontariat, dès la quatrième, dans lequel j’essaierais de faire travailler les élèves sur une comédie d’Aristophane. Ce travail pourrait donner lieu à une représentation dramatique en fin d’année par les élèves eux-mêmes.