Il circulait depuis des mois sur des sites extrémistes. Il est finalement publié sur le site ministériel. Le rapport de l’inspecteur général Obin sur « les signes et manifestations d’appartenance religieuse dans les établissements scolaires » sent le soufre et sa publication est un signe politique.
Il étudie un phénomène bien réel : la montée du communautarisme et de l’islamisme dans certains établissements. Mais plutôt qu’en mesurer la place dans le système scolaire, il se polarise sur les cas extrêmes ce qui aboutit à un tableau qui manque pour le moins de nuances. « Dans certains quartiers, qui sont loin répétons-le de se cantonner aux banlieues des grandes villes, se sont déjà édifiées des contre-sociétés closes dont les normes sont le plus souvent en fort décalage voire en rupture avec celles de la société moderne et démocratique qui les entoure… Le terreau social sur lequel se développent ces évolutions est bien connu, c’est la ségrégation dont sont victimes ces populations devant l’accès à l’habitat, à l’emploi et aux loisirs, du fait de la xénophobie et du racisme, depuis leur arrivée sur le sol national. L’intériorisation de cette injustice porte toute une jeunesse vers le ressentiment, le repli et parfois la radicalisation. Des organisations, le plus souvent structurées sur le plan international, prospèrent sur ce terreau et assurent à cette nouvelle identité « musulmane » une promotion efficace…Le projet de ces groupes ouvertement ségrégationnistes et qui dénoncent l’intégration comme une apostasie ou une oppression, va encore plus loin. Il est aussi de rassembler ces populations sur le plan politique en les dissociant de la nation française et en les agrégeant à une vaste « nation musulmane » ».
Ainsi est dénoncé un ennemi qui menace partout la République et qui a pour caractéristique de ne pas être chrétien. L’Ecole est appelée à entrer en guerre. « L’une des conditions essentielles pour que l’école retrouve un rôle majeur d’intégration est qu’elle soit intransigeante…C’est là où l’on a transigé, où l’on a reculé, « passé des compromis » comme on l’entend dire souvent, que nous avons constaté les dérives les plus graves et les entorses les plus sensibles à la laïcité… Sur un sujet aussi difficile, et aussi grave puisqu’il concerne la cohésion nationale et la concorde civile, soulignons qu’il est chez les responsables deux qualités qui permettent beaucoup, et qu’on devrait davantage rechercher, développer et promouvoir à tous les niveaux. Ce sont la lucidité et le courage ».
On pourra comparer ce rapport avec celui du Haut conseil à l’intégration sur « L’Islam dans la République », paru en 2001, qui comporte un chapitre assez copieux sur l’Ecole. On mesurera ainsi à la fois la différence d’éclairage, l’efficacité d’autres politiques et le chemin parcouru en 4 ans par un courant d’idées.
Le rapport (en pdf)
Rappel : Rapport de 2001
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