« Rien ne remplace la vraie classe ». C’est au regard de cette nostalgie que Valentina Castillo Munoz, professeure d’espagnol au lycée Emile Roux de Confolens (16), partage son expérience de la classe virtuelle. Garder l’esprit de la « vraie » classe, son interactivité impose une vraie préparation et planification. Elle partage cette expérience.
Entrez en classe !
« Reconstituer à distance la classe comme avant ? On n’y arrive pas. Ca crée de la frustration surtout en langue où on ne peut pas faire de cours magistral ». Contre cette frustration, Valentina Castillo a appris à planifier ses classes virtuelles. Les planifier par rapport à l’emploi du temps des élèves. Mais surtout dans le déroulement de ces cours reconstitués.
Parce qu’elle tient à la forme scolaire. Ainsi elle impose aux élèves une sorte de sas avec l’affichage systématique des règles de la classe virtuelle. « C’est une façon de dire qu’ils sont chez eux mais qu’ils entrent en classe ».
Prévoir le plan B
Mais le gros de la planification c’est le travail sur le déroulé du cours. « On peut penser que la classe virtuelle est un show. Mais c’est un cours qu’il faut préparer comme un cours ordinaire. Y compris le plan B au cas où ça ne marche pas ». Tous les documents doivent être préparés avant la classe virtuelle avec des moyens d’accès faciles pour les élèves.
Elle ouvre le cours par des exercices interactifs qui font appel à des applications extérieures la classe comme Wooclap ou Answer Garden : elles permettent de faire des sondages , des murs d’idées, d’associer des idées à une image ou un mot.
Ainsi elle essaie de se tenir aux mêmes activités qu’en classe grâce à des astuces numériques. « Je peux par exemple créer des groupes d’élèves dans la classe virtuelle qui vont avoir une espace de travail e commun où ils vont travailler ensemble sans qu’il soit visible aux autres mais où je peux pénétrer », explique t-elle. « Le travail de groupe leur permet de se rencontrer. C’était très important sous le confinement. Ca l’est moins maintenant ».
Un mois de juin ordinaire ?
Les activités sont là pour solliciter tous les élèves. « Certains se connectaient et disparaissaient. Il faut les obliger à montrer qu’ils sont là en sollicitant chaque élève ».
Mais est-ce que ça marche la classe virtuelle ? « C’est surprenant mais jusque là les élèves étaient très assidus », dit V Castillo. « Ce sera plus difficile maintenant alors que les cours reprennent et que les conseils de classe ont eu lieu. On entre dans une période floue ». Si la classe virtuelle a réussi à avoir un gout de la vraie classe, le mois de juin 2020 pourrait être pour les lycéens un mois de juin ordinaire. C4est à dire un mois où les élèves en année normale ne sont plus là au bout d’une semaine.
François Jarraud