Créés en 2009, les prix de La main à la pâte récompensent des enseignants qui ont mené des projets pédagogiques remarqués à l’école ou au collège en faveur de l’enseignement des sciences ou de la technologie. Mardi 5 février, l’Académie des sciences et la Fondation de La main à la pâte distinguaient 11 enseignants ou équipes d’enseignants.
L’action de la Main à la pâte est tournée vers l’accompagnement et le développement professionnel des professeurs enseignant les sciences à l’école et au collège. Elle défend une pédagogie d’investigation permettant de stimuler chez les élèves le goût des sciences. Accueillie par Philippe Taquet, président de l’Académie des sciences , et François Weil, recteur de Paris, une dizaine d’écoles et d’établissements, profs et élèves mêlés, ont reçu des prix allant de 300 à 500 euros.
Ainsi Christine Blaisot, professeure à l’école Edouard Herriot du Mesnil Evrard (76) est récompensée pour son projet « Eduquer à la sexualité en CM2 ». Même si l’éducation sexuelle est au programme de CM2, la plupart des enseignants hésitent à se lancer sur un terrain où le maitre est souvent mal à l’aise et où il craint d’être débordé. C Blaisot n’a pas eu ces hésitations. Choquée par des actes d’incivilité et d’irrespect entre garçons et filles, elle a mis cette éducation au premier plan. Elle a ouvert une boite aux questions sur la sexualité et les élèves ont appris à trouver et rédiger les réponses.
« Les enfants étaient très gênés mais aussi très intéressés », explique -t-elle. Ce qui a rendu l’expérience possible c’est le positionnement scientifique pris par C Blaisot et la présence d’un intervenant, Isabelle Martinet, formatrice en IUFM pour les SVT. « Le biais scientifique pose un cadre et évite les débordements », estime C Blaisot. « La meilleure connaissance de la sexualité permet d’avoir un regard différent sur l’autre ». Pour elle la connaissance partagée impulse le respect et celui-ci a augmenté entre filles et garçons. Il faut ajouter que la présence d’I Martinet ne va pas de soi : formatrice de professeurs de s écoles, I Martinet trouve logique de mettre ses enseignements en pratique. C’est à titre bénévole qu’elle a suivi le projet de C Blaisot. L’IUFM n’a plus les moyens d’accompagner des classes ordinaires comme celle de C Blaisot. Son avenir est menacé par l’installation d’une école supérieure privée contre laquelle une pétition est lancée.
Les autres prix du primaire sont allés à l’école des oliviers à Béziers, classe de P Moreau, pour la création d’une fontaine; à la classe de F Vidal à l’école Pasteur Lamartine de Perpignan; à la classe de B Georges et L Mery de l’école de la rue Kuss, Paris; à l’école maternelle P Arène avec G Sudet. Au collège, les prix Sciences et langue française récompense le travail en classe intégrée. Le premier prix va au collège Clisthène de Bordeaux, le second au collège A Camus de Wesquehal (59). Le prix « que faire dans le monde » va au collège Césaire à Paris 18ème. Enfin le mémoire professionnel d’Hélène Perriguey sur « les écrits en sciences en classe de CLIS » est récompensé par le prix « Master enseignement et formation ».
François Jarraud
Les prix
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