Inquiétude, tristesse, colère, révolte, incompréhension,… seront certainement quelques uns des sentiments que les élèves auront envie de partager lundi matin avec leurs enseignants lorsque ils se retrouveront en classe. Que pouvons-nous mettre à leur disposition pour évoquer ces terribles événements parisiens de ce vendredi 13 novembre 2015?
Des faits, un malaise et un élan de solidarité
Dès l’entrée en classe, un malaise se fera sans aucun doute sentir, et des regards profonds, perturbés, abattus se croiseront. Mais comment transformer ce malaise en moments de partages, d’échanges constructifs? Doit-on revenir sur les termes qui ont été utilisés par les chaînes de télévision lors de la couverture médiatique pour en informer les téléspectateurs? Dans ce cas, on entend encore résonner dans nos têtes « attentats », « scènes de guerre », « barbarie », « morts », « blessés », « kamikazes », « terroristes », « Paris XXe », « Bataclan », « Stade de France ».
Cette entrée peut être rude mais peut faire l´objet d´un exercice concis, ayant pour but de s’assurer que toute la classe a une connaissance exacte des faits. Si l´on fait ce choix, chaque élève essaie de dresser une liste de dix mots qui serviront à raconter ce sombre épisode. Et? Que fait-on de ce constat tragique? Plusieurs possibilités s´offrent à nous. Profitons-nous de cette occasion pour parler du rôle des médias? du rôle des journalistes? Préférons-nous évoquer le rôle des réseaux sociaux comme Twitter et Facebook? Dans ce cas, voyons avec eux comment ces derniers ont traité ces événements. L´ont-ils fait de la même façon que nos chaînes de télévision? Peut-on parler d´information? de désinformation aussi? Évoquons-nous l´élan de solidarité des parisiens avec notamment le rôle du hashtag #Porte Ouverte? Les avis de recherches? Les appels pour le don du sang? Le « Safety check » de Facebook?
Notre Tour Eiffel
Pour une prise de parole plus libre, on peut faire le choix plutôt de travailler à partir de la presse écrite. Dans ce cas, on peut peut-être partir de dessins de presse ou de unes de journaux espagnols et hispano-américains qui rappelleront forcément les grandes lignes des événements, feront émerger des problématiques et permettront de rappeler les valeurs de notre société, celles que nous devons tous défendre: Liberté, égalité, fraternité.
Le dessin de presse publié dans la revue satirique El Jueves est un exemple de point de départ possible. Il représente une transformation, une mutation de la Tour Eiffel en un ruban noir, symbole de deuil. Dans ce cas, un travail de réflexion peut être entrepris à partir du symbole de la Tour Eiffel et ses représentations, jusqu´à sa métamorphose finale en ruban noir. On peut ensuite commenter la vignette de Jean Jullien qui s´est vite transformée en symbole des attentats, au fil de la nuit, sur les réseaux sociaux. Comment peut-on expliquer ce choix? ce succès?
Les unes de la presse internationale du samedi 14 novembre
Une vignette de Jean Jullien devient symbole des attentats de Paris
Mais pourquoi tant de haine?
Réfléchir sur les valeurs de notre société, anéanties lors de cette nuit du vendredi 13 novembre, peut également se faire à l´aide de l´article du quotidien El País intitulé « Odio contra ocio ». Il permet en effet d´aborder clairement, de façon très explicite, avec des 3e ou des lycéens, le lien existant entre les différents lieux touchés par la tragédie: lieux de divertissement (salle de concert, stade de foot, bars, terrasses, restaurants). Que met-on à mal? Les loisirs, donc? Écouter de la musique, s´intéresser à un sport, passer une soirée entre amis ou en famille en terrasse, dans un bar ou dans un restaurant? Mais pourquoi? Qu´ont-ils fait de mal?
Une façon originale de rendre hommage aux victimes et à leurs proches
Le quotidien espagnol El País et la radio Cadena Ser avec son émission « A vivir »et sa rubrique « Ponle música a la actualidad », invitent leurs lecteurs et leurs deux millions d´auditeurs à proposer une chanson permettant de rendre hommage aux victimes et à leurs proches. Via un commentaire, un mail, Facebook ou encore Twitter à l´aide du hashtag #ponlemúsica, ils leur permettent de participer à cette initiative citoyenne. Nous pourrions en faire de même avec nos élèves. Plusieurs catégories pourraient être proposées : hommages aux victimes, revendication de la démocratie, de la liberté, de la laïcité, la lutte contre toutes formes de violences… Le choix fera l´objet d´une petite présentation l’expliquant .
Soyons essentiellement solidaires et citoyens
« Droits à l´essentiel » est le slogan de la 18ème édition de la Semaine de la solidarité internationale. Le vivre ensemble, la citoyenneté et la solidarité seront mis à l´honneur plus que jamais à compter de ce vendredi 14 novembre, et ce, jusqu´au 22. De nombreuses actions, activités et formations vous sont proposées à cette occasion.
Ressources et formations pour la semaine de la solidarité internationale
Stéphanie Fizailne