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Peut-on concurrencer Google Earth ? L’Institut géographique national (IGN) a ouvert le 23 juin son « Géo portail », un site Internet présenté par les médias comme une réplique à Google Earth. Comme tout le monde vous n’avez probablement pas pu accéder au site qui reste saturé depuis son ouverture. Aussi le Café vous recommande la vidéo présentée sur le blog de Jean-Michel Billaut : le responsable du projet y décrit précisément les avantages du Géo portail.
Car le Géoportail offre aux enseignants de nouvelles potentialités. On pourra en classe à la fois montrer n’importe quel point du territoire en vue aérienne en basculant immédiatement à la carte IGN de localisation ou en 3D (début 2007). On a là une source remarquable pour faire travailler les élèves, avec un degré de finesse et d’exactitude inégalé.
En même temps, il convient de signaler les limites de ce nouveau portail. La première tient à sa couverture :le Géo portail ne couvre que le territoire français et nous ramène à une géographie strictement hexagonale. L’IGN entend vendre la possibilité d’intégrer des données au Géoportail. Si Google Earth a donné naissance à des milliers de sites conçus par des particuliers et des entreprises qui ont permis à la cartographie moderne de descendre dans la rue (on voit par exemple les agences immobilières mettre en ligne leur catalogue, les rescapés de Katrina se retrouver grâce à Google Earth, etc. ), le Géo portail devrait nous enfermer dans un espace francophone et strictement fermé sauf espèces sonnantes et trébuchantes. Il n’y a là pas de hasard. Le Géo portail coûte très cher et il est supporté par une entreprise française qui fait un pari de développement sur un marché national. Google Earth dispose d’un autre modèle économique, celui d’une entreprise milliardaire mondiale qui tire ailleurs sa rentabilité directe. Le Géoportail reflète à la fois la modernité d’une entreprise et un certain refus de la modernité.
Le Géo portail
Une intéressante présentation vidéo
