Brigitte Albero (sous la dir de), Autoformation et enseignement supérieur, Hermès Lavoisier Paris, 2003
Après avoir publié sa thèse (L’autoformation en contexte institutionnel, l’Harmattan 2000), Brigitte Albero coordonne un ouvrage (coûteux) précieux qui constitue une somme indispensable. Parler de l’autoformation n’est pas nouveau, cependant en parler à propos de l’université revient selon moi à ouvrir une boîte noire. Que fait l’étudiant « autour » des face à face qui lui sont proposés à l’université ? Rappelons que l’autoformation n’est pas l’autodidaxie. Autrement dit que l’autoformation est liée à une intention institutionnelle, tandis que l’autodidaxie est liée à une intention personnelle. Le propos de cet ouvrage est de nous montrer qu’il est nécessaire pour toute institution de formation et d’enseignement de clarifier cette question de l’autoformation pour mieux l’articuler avec ses dispositifs traditionnels. Jusqu’à une date récente, le concepteur de formation n’osait pas parler d’autoformation (contractuellement cela était inconcevable), de peur que l’on pense qu’il laisse du temps « libre », donc du « loisir » à ses apprenants. Or nombreux sont ceux qui demandent ces temps (voire les prennent d’autorité) pour pouvoir engager leur propre démarche de construction de leurs connaissances.
Nous invitant à ne pas croire que la question de l’autoformation est liée à celle des technologies de l’information et de la communication, les auteurs de cet ouvrage nous amènent à faire un parcours qui va de l’histoire de l’autoformation, au lien avec les technologies en passant par les pratiques de l’autoformation.
Un tel livre intéressera en premier lieu les formateurs d’enseignants puis les enseignants eux-mêmes. Chacun y trouvera matière à réflexion pour la conception de ses propres stratégies d’enseignement et de formation. Il intéressera aussi tous ceux qui, dans le milieu de l’EAO ou de la FOAD, se posent la question de la capacité à l’autoformation avec les machines, à distance. Il est trop souvent considéré comme évident que l’on puisse apprendre à distance, mais trop souvent on ignore ce qu’il en est de la capacité de chacun de nous à participer à l’autoformation.
Bruno Devauchelle
Cepec