L’ouverture des STS et IUT aux bacheliers professionnels et technologiques restera conditionnée. La commission des affaires culturelles de l’Assemblée a achevé le 16 mai l’examen du texte de la loi Fioraso sur l’enseignement supérieur. Un des points importants est l’accès de ces bacheliers dans ces deux filières qui leur sont particulièrement adaptées.
G. Fioraso avait hésité entre la mise en place de quotas pour protéger leur accès face aux bacheliers généraux ou le maintien du régime actuel où les établissements recrutent librement. Finalement elle avait recommandé des quotas académiques décidés par les recteurs.
Un amendement gouvernemental a finalement été adopté qui prévoit que les quotas sont fixés en accord avec les présidents d’université, d’IUT et les proviseurs des établissements ayant des BTS. Il est donc prévisible que la barre sera placée fort bas.
Est-ce plus mal ?
Sophie Orange, auteure d’un excellent ouvrage sur les STS, nous confiait le 6 mai : » Je vois le risque d’une naturalisation des publics spécifiques de chaque enseignement supérieur. On dira aux bacheliers technologiques et professionnels d’aller en BTS et aux bacheliers généraux d’aller en université. Ca peut aller dans le sens d’une plus grande segmentation des enseignements supérieurs. Finalement tout se jouera au collège ou au début du lycée et on enfermera les jeunes dans un destin de plus en plus tôt. Je ne suis donc pas favorable à ces quotas. C’est une manière de régler la question de l’échec en université à faible coût plutôt que se poser la question de l’intégration des étudiants dans le premier cycle universitaire. Avec eux on va vers un enseignement à double vitesse. »