On le savait depuis une enquête menée par Eric Debarbieux en Seine Saint Denis : le harcèlement entre adultes est important dans les écoles et les établissements. C’est lui que fait remonter le dernier tchat organisé par l’Autonome de solidarité. Certaines catégories d’adultes, les CPE, les personnels de santé par exemple, sont plus particulièrement ciblés.
» Ma question est celle ci: que peut faire un CPE harcelé par son chef d’établissement alors qu’il fait du bon travail est apprécié des élèves et veut faire son métier correctement pourquoi les chefs d’établissement sont ils devenus « intouchables ? », demande un CPE. » Victime de harcèlement moral il y a 10 ans par une collègue avec événement traumatisant (pétitions de parents) suite à rumeurs, j’ai dû quitter l’école malgré de bonnes inspections, pour me « protéger », dixit l’IA. Double peine : harcèlement moral avec conséquences médicales graves et discrédit auprès des autres collègues des autres écoles. J’ai enfoui ce harcèlement pendant 10 ans par honte et commence tout juste à en parler. Comment faire reconnaître cette problématique par l’IA », demande une professeure des écoles. » Quelles démarches et quels recours concrets sont à la disposition d’un directeur d’école pour faire cesser un harcèlement déguisé en « accompagnement », de la part de son IEN ? », demande un directeur. Tous ces cas n’entrent pas dans la définition juridique du harcèlement, ce qui ligote un peu l’Autonome.
Mais le problème est bien établi depuis deux travaux en 2012 et 2013 menés par Eric Debarbieux. L’enquête menée dans le 93 en 2012 montrait qu’un enseignant sur cinq était victime de ses collègues. Une enquête de victimation en 2013 confirmait : un enseignant sur six est victime d’ostracisme par ses pairs. C’est même une des premières formes de violence constatée. et cela interroge très fortement la profession.
Pour Eric Debarbieux cette violence interne interrogeait fortement l’institution scolaire. D’abord parce que les élèves ne se privent pas d’exploiter cette faille entre les adultes. Ensuite parce qu’elle est le signal de difficultés plus grandes dans la profession. Elle reflète aussi le mauvais état des relations qui peut exister entre les enseignants et la hiérarchie.