Concours international d’écriture pour les jeunes francophones
La septième édition du concours a enregistré 2330 inscriptions provenant de 42 pays et 594 établissements d’enseignement. Sur 1302 textes reçus 1028 sont publiés sur le site http://www.imageimaginaire.com
A l’heure où se pose la question d’une éventuelle huitième édition du concours avec notamment le partenariat du Musée de l’Homme, on peut tenter un bilan évaluatif en forme de question : quelle est la spécificité de cette proposition ? Quels en sont les objectifs ? Sont-ils atteints ?
Confronter signes écrits et signes visuels
Le concours » Des mots pour voir » a été créé en 2000 dans la logique éditoriale et pédagogique du site image imaginaire dont l’objectif est d’associer le texte et l’image, l’écriture et les arts visuels. En invitant les participants à scruter les images, à découvrir leur langage spécifique, à transformer le regard en mots, cette proposition participe très concrètement à cette éducation à l’image qui malgré les déclarations d’intention reste le parent pauvre des systèmes éducatifs.
Libérer l’expression
Mais l’image a de multiples vertus, entre autres celle de libérer l’imaginaire et de favoriser la propagation des mots. Comme professeur de français, et bien sûr en faisant participer mes élèves au concours, j’ai eu maint fois l’occasion de constater que des élèves dont les performances scolaires stagnaient pouvaient révéler des trésors de sensibilité et d’inventivité expressive en passant par le déclencheur de l’image.
Faire vivre la francophonie
L’image est un langage universel : ce medium est donc particulièrement adapté pour parler à ceux dont le français n’est pas la langue maternelle. Cette année 439 participants apprenant le français en langue étrangère nous ont rejoints. Chiffre modeste à certains égards mais à mettre en parallèle avec la difficulté du concours, la disparité des équipements informatiques des uns et des autres et la domination de l’anglais sur Internet.
On peut estimer en tout cas que le concours joue un rôle dans la défense de la francophonie, ceci d’autant plus que le jury comporte des enseignants étrangers.
Mettre la technique au service de la pédagogie
Le dispositif du concours est aussi un bel outil technique mis au point grâce à un financement de la direction des technologies du ministère de l’Education. Il génère plusieurs bases de données, il permet l’inscription en ligne des participants, l’intégration informatisée des textes, leur édition immédiate, la gestion automatisée du jury et des procédures de votes.
Alors qu’on s’interroge souvent sur les moyens à utiliser pour intégrer les TICE au cœur de la pédagogie et tout particulièrement sur la manière de motiver les enseignants à cet usage (notamment les enseignants de français), on peut affirmer que la participation au concours est pour tous les participants une situation pédagogique concrète où l’usage de différentes procédures informatiques est incontournable.
Le concours « des mots pour voir » est donc un outil de travail collaboratif, pédagogique, et international qui repose entièrement sur l’usage des TIC et qui continue à susciter l’intérêt. Mais pour continuer à fonctionner cet outil a besoin de moyens institutionnels et financiers.
A l’heure où j’écris ces lignes, ces moyens ne sont pas assurés pour l’année prochaine.
Christian Perrier, organisateur du concours
« Des mots pour voir, écrire l’autobiographie d’une image », concours international d’écriture pour les jeunes francophones avec le soutien du ministère de l’Education nationale et de la recherche, bureau des technologies, de l’Académie d’Orléans tours, de l’École Nationale des Arts Décoratifs, de la Région Centre et de Microsoft éducation
http://www.imageimaginaire.com