Par François Jarraud
« Les Sciences économique et sociales c’est généraliste ». Erwan Le Nader, vice président de l’Apses, l’association qui regroupe les professeurs de SES, espère voir la culture économique trouver une pleine place en classe de seconde. Et déjà faire valoir ses idées auprès du Conseil supérieur des programmes.
Qu’attendez-vous du nouveau ministre de l’éducation ?
La première chose c’est qu’il revoit les programmes et les épreuves du bac. On dénonce leur caractère encyclopédique et le cloisonnement entre économie et sociologie. On est en désaccord sur leur approche par les fondamentaux. On espère que le Conseil supérieur des programmes (CSP) reverra cela. Pour nous c’est une instance qui suscite des espoirs. On a apprécié la charte du CSP qui nous semble reposer sur de bons principes. On attend du nouveau ministre qu’il les laisse mettre en application. Mais il ne faut pas perdre de temps. Si on veut vraiment faire un bilan des programmes actuels, le partager et consulter, sion veut ensuite écrire sur l’ensemble du cycle il faut lancer le travail au plus tôt et éviter de tout faire dans l’urgence comme ces dernières années.
Notre seconde priorité c’est de revoir le statut de l’enseignement de SES en seconde. Actuellement les conditions d’enseignement sont très insuffisantes. L’enseignement d’exploration de SES ne dispose que de 1h30 par semaine et très souvent en classe entière. ON demande à ce que l’horaire soit revalorisé et qu’on prévoit des plages d’enseignement en groupe. Les SES abordent des sujets qui sont indispensables pour que les jeunes comprennent le monde dans lequel ils évoluent. ON traite du genre, du chômage, de la consommation par exemple. Il y a une importante dimension citoyenne dans cet enseignement. Or actuellement la configuration de l’enseignement d’exploration ne permet pas de faire ce travail de façon satisfaisante. C’est pourquoi on demande la généralisation à tous les élèves des SES en seconde. Les SES doivent entrer dans le tronc commun.
Vous excluez l’enseignement d’éco gestion ?
Non il n’y a pas de raison qu’il disparaisse. On considère simplement que notre enseignement est généraliste et important pour tous les élèves.
Ca pose aussi la question de la nature de cet enseignement. La querelle sur la nature des SES vous semble clos ?
Il resurgit régulièrement. Pour nous le plus important c’est que les programmes échappent enfin aux pressions des lobbys. C’est ce que prévoit la charte du CSP.
Quels événements à l’agenda de l’Apses ?
On tiendra les 14 et 15 juin notre assemblée générale à Marseille. Et encore à Marseille, fin août, nous participons au colloque de l’association européenne des enseignants d’économie où on se retrouvera avec de nombreux collègues européens sur des questions d’enseignement de l’économie.
Propos recueillis par François Jarraud
Sur le site du Café
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