« On ne se projettera pas dans une logique d’amendements. Il faut envoyer au ministère le signal que le projet est à revoir ». A l’issue du Conseil supérieur de l’éducation raté du 12 mars, le Snes Fsu marque nettement son opposition au projet de réforme du bac et du lycée présenté par le ministre. Pour le Snes le bac projeté est moins lisible et plus complexe. Surtout il pose des questions de métier et le fait évoluer négativement.
Pas de dialogue social
« Qu’est ce qui est prévu pour les dédoublements ? Quels moyens sont donnés pour la réforme ? Quels choix de spécialités seront proposés dans les établissements ? Pas de réponse ! » Pour Frédérique Rolet, secrétaire générale du Snes Fsu, il est clair que la méthode n’est pas la bonne. « Normalement on commence par poser l’organisation du lycée. Puis on s’attaque au bac. Curieusement, le ministère fait le contraire et il le fait au pas de charge », regrette-elle. Elle dénonce la méthode de travail gouvernementale. « On est dans une méthode qui est extrêmement autoritaire qui impose d’aller très vite sur des projets déjà finalisés », relève-t-elle. « On nous écoute mais les choses sont décidées à l’avance. Ce n’est pas du dialogue social ». Le syndicat relève des incohérences et des oublis dans les textes, liés à ce rythme infernal. Ainsi l’arrêté sur le bac technologie a carrément oublié le bac Technique de la musique et de la danse ! Des enseignements de spécialité existants sont aussi absents du projet de texte.
Une réforme qui impactera la pédagogie
Que reproche le Snes à la réforme du bac ? D’abord le contrôle continu. « On a compté une trentaine d’épreuves certificatives », explique F Rolet. « On évaluera toutes les épreuves qui ne sont pas dans les épreuves finales au 2ème puis au 3ème trimestre de 1ère puis une fois en terminale. On est dans l’inflation des évaluations ».
Le Snes soulève aussi que cela aura un impact important sur la pédagogie. « On préparait les élèves aux épreuves de type bac en faisant monter progressivement le niveau des élèves », remarque Valérie Sipahimalani, secrétaire générale adjointe. « Là on sera dès le début dans les épreuves certificatives ». Elle remarque aussi que ce calendrier soutenu avec des sujets nationaux obligera les enseignants à suivre tous les mêmes progressions aux même rythme.
Un bac qui ne sera plus national
Le Snes estime aussi que le controle continu aboutira a briser le caractère national du bac. La note finale sera attribuée par le chef d’établissement. « On a vu au collège ce que ça donnait avec les manipulations de positionnement sur le socle commun », remarque F Rolet.
Le syndicat estime avoir du mal à évaluer le coût final de la réforme. Ce que craint le Snes c’est que l’offre de spécialités soit très restreinte dans les lycées , de pair avec leur spécialisation.
Avec les syndicats hostiles à cette réforme, le Snes pèsera pour que le ministre revoit son projet. Cela passera par la journée de mobilisation du 22 mars.
François Jarraud