La première étude sérologique réalisée par l’Institut Pasteur, sous la conduite du professeur Arnaud Fontanet, montre le fort taux d’attaque du virus dans un établissement scolaire. Près de la moitié des élèves et enseignants du lycée de Crépy enValois étaient infectés par le Covid-19 début avril.
La moitié des élèves et enseignants infectés
Début avril, près de 661 personnes reliées au lycée de Crépy-en-Valois ont été testées par l’Institut Pasteur. L’établissement n’a pas été choisi au hasard. Cette ville de l’Oise est un des épicentres de la diffusion du virus en France. On se rappelle que le premier mort français du Covid-19 était un professeur de technologie du collège de Crépy-en-Valois décédé le 23 février. L’enquête est suffisamment exceptionnelle pour que ses résultats soient diffusés par l’Institut Pasteur avant passage devant un comité de lecture.
Sur les 661 personnes testées, 171 étaient porteuses d’anticorps du Covid-19. Le taux de pénétration du virus est très inégal selon le rapport au lycée. Il est de 11% chez les parents des lycéens et de 10% chez leurs frères et sœurs. Mais il atteint 38% chez les élèves du lycée, 43% chez les enseignants et 59% dans le personnel administratif. En un mois, depuis le retour des vacances de février, le virus a gagné la moitié de la communauté éducative. Parmi les infectés une part importante n’a pas eu de symptomes. 70% ont eu aucun ou très peu de symptomes.
Un déconfinement particulièrement difficile
Alors que le gouvernement a annoncé la réouverture des écoles et établissements scolaires pour le 11 mai, l’étude est un signal d’alarme. Pour les auteurs de l’étude, le faible taux de personnes infectées chez les proches de ce lycée de cet épicentre de l’épidémie en France (26% au total) et le taux très faible taux chez les donneurs de sang de la région (3%) montre qu’on est très loin de l’immunité collective. Le déconfinement sera donc particulièrement difficile jusqu’à ce qu’un vaccin ou un traitement soient trouvés. L’étude confirme l’alarme lancée par une autre étude de l’Institut Pasteur publiée le 21 avril.
F Jarraud