Les lycéens seront bien interrogés à l’EAF sur le programme de grammaire de 1ère et de 2de. Le projet d’arrêté modifiant le programme de français en élargissant la mention des deux niveaux, 2nde et 1ère, à l’ensemble des objets grammaticaux figurant au programme a été présenté au CSE du 17 septembre. L’ensemble des syndicats enseignants était contre le texte mais l’administration ira contre cet avis.
Jusqu’ici 4 notions de grammaire étaient spécifiquement à étudier en seconde : « Les accords dans le groupe nominal et entre le sujet et le verbe », « Le verbe : valeurs temporelles, aspectuelles, modales ; concordance des temps » ; « Les relations au sein de la phrase complexe » ; « La syntaxe des propositions subordonnées relatives ». Le projet d’arrêté modifie le programme : « chacune des quatre occurrences de « (classe de seconde) » est remplacé par « (dès la classe de seconde) ». Par suite ces 4 points sont aussi présentés à l’épreuve anticipée du bac (EAF).
Ce projet a déjà suscité beaucoup d’émotion chez les professeurs de français des lycées. Dans une année déjà difficile puisque les élèves ont vécu un enseignement du français très hétérogène l’année dernière, les enseignants ne comprennent pas pourquoi il faut alourdir leur travail et un programme déjà très élitiste. « Cet énième rebondissement dans le mauvais feuilleton du français au lycée suscite à nouveau incompréhension et accablement », écrivait le Café il y a une semaine.
Selon Valérie Sipahimalani, du Snes Fsu, « l’administration ne considère pas qu’il s’agit d’un alourdissement des tâches des enseignants mais d’un approfondissement. Et elle est convaincue qu’il faut appliquer tout de suite le texte. Or on voit les élèves absents dans les établissements à cause de l’épidémie, les professeurs aussi, on voit la vie compliquée des élèves secoués par le confinement, on enseigne sous masque ce qui ralentit l’enseignement et le ministère veut faire évaluer 2 années à l’EAF ! C’est une réponse hors sol ! »
Le projet d’arrêté a été rejeté par le CSE à une très forte majorité de 45 voix contre et 2 pour. Mais il ne fait pas de doute qu’il sera mis en application. L’administration ignore l’avis unanime de la profession.