Peut-on faire tourner un collège sans CPE et surveillants ? C’est ce que vit le collège Valmy de Paris dont la vie scolaire est fermée depuis lundi pour cause de covid. Le 10 septembre des parents et des enseignants (en grève) manifestaient devant le collège. Ils déplorent que le rectorat n’ait pas prévu ce genre de situation…
Scénario catastrophe
Scénario catastrophe : un cas positif de covid est déclaré dans la vie scolaire et le service est fermé du jour au lendemain. Pour tout chef d’établissement c’est un cauchemar. Il s’est produit le 6 septembre au collège Valmy de Paris (10ème), un établissement de 400 élèves. Ce jour là la principale prévient les enseignants qu’il n’y aura pas de surveillants le lendemain. La vie scolaire avec sa CPE et ses 5 assistants d’éducation (AED) est fermée.
Ce lundi là quelques personnels assurent l’ouverture du collège et le rectorat envoie un assistant d’éducation d’un collège voisin. Mardi deux AED et un CPE d’établissements voisin arrivent au collège. Mercredi 3 AED sont prêtés par les établissements voisin mais le CPE n’est plus là. Le rectorat retire provisoirement des moyens aux établissements voisins au profit du collège Valmy. Tous les jours, une enseignante et l’infirmière aident à la cantine et pour gérer les flux d’élèves.
Impréparation
« Concrètement la vie scolaire ne fonctionne plus normalement. La situation est intenable », nous dit Eva Mouillaud, professeure de français dans l’établissement. La vie scolaire dans un collège gère les absences, par exemple elle appelle les parents. Elle surveille la cantine et les couloirs. Elle gère les entrées et sorties. Elle vérifie par exemple que des élèves ne quittent pas le collège.
Jeudi 10 septembre, le dasen adjoint est venu devant le collège pour dialoguer avec les enseignants, en grève, et les parents. Il propose toujours le prêt de surveillants.
« N’était-il pas possible de prévoir qu’il y aurait des cas positifs au Covid dans les services de vie scolaire des établissements du second degré ? Que va-t-il se passer si plusieurs cas sont déclarés dans des établissements différents ? », nous dit Eva Mouillaud .
« Nous demandons une équipe de remplacement, constituée d’un CPE et d’une moyenne de 5 AED par jour qui ne soit pas déplacée des établissements voisins. Si cela n’est pas possible et que le rectorat ne souhaite pas engager la moindre dépense pour faire face au Covid, il s’agit bien d’assurer la sécurité des élèves et des personnels et d’opter, dans ce cas, pour la fermeture de l’établissement », nous dit-elle. « On est les premiers mais on sera pas les derniers… »
François Jarraud