Que nous apprend Pisa 2012 sur l’enseignement des maths ? L’Ocde publie un livre riche en données et en enseignement. Pour la France il s’ouvre sur le paradoxe d’un pays où les élèves sont plus familiers des maths que la moyenne avec un temps d’exposition à 15 ans un peu inférieur à la moyenne. Mais Pisa fait surtout réfléchir sur la façon d’enseigner les maths pour être plus efficace.
Et d’abord sur la façon d’organiser les enseignements. » Certaines politiques systémiques, telles que l’orientation par filière, la sélectivité sur critères scolaires ou le transfert des élèves d’un établissement à un autre en raison de mauvais résultats ou de problèmes de comportement, sont associées à une plus grande inégalité d’accès aux contenus mathématiques », explique l’OCDE.
« Les résultats de l’enquête PISA 2012 montrent que, dans les pays de l’OCDE, environ 54 % des différences internationales d’incidence du profil socio-économique des élèves et des établissements sur la familiarité des élèves avec les mathématiques s’expliquent par des différences systémiques d’âge de la première orientation des élèves en filière professionnelle ou générale. Certains pays ont remplacé l’orientation par filière par le regroupement par aptitudes au sein même des établissements… Or ce type de regroupement peut tout autant réduire les possibilités d’apprentissage des élèves défavorisés que l’orientation par filière. En repoussant l’âge de la première orientation par filière et en limitant le regroupement par aptitudes, il est possible de réduire l’incidence du niveau socio-économique sur les possibilités d’apprentissage des élèves, mais cette approche n’est pas sans conséquence pour les enseignants : ils doivent en effet se préparer à travailler avec des effectifs plus hétérogènes. »
Autre enseignement sur la complexité. « Selon les données de l’enquête PISA, l’exposition fréquente des élèves à des équations et formules peut s’avérer un atout pour la résolution de tâches énonçant les principales données du problème et leur demandant d’appliquer des procédures apprises en classe. Toutefois, l’exposition des élèves à ce type de procédures ne leur apprend pas nécessairement à mener à bien une réflexion et un raisonnement mathématiques. L’enseignement de stratégies de résolution de problèmes – en apprenant par exemple aux élèves à se questionner, à établir des liens et faire des prévisions, à conceptualiser et à modéliser des problèmes complexes – prend du temps et s’avère plus difficile dans les établissements défavorisés. »