A l’âge de trente-trois ans, j’ai bifurqué dans ma vie professionnelle pour devenir enseignant, enseignant en élémentaire. Ce choix, je ne l’ai jamais regretté. Très vite, j’ai cherché la façon de faire apprendre qui me « parle », de rencontres en rencontres, de stages en stages, et c’est l’esprit de la pédagogie Freinet qui m’a le plus séduit, qui est de permettre à des enfants, pas seulement élèves, de s’exprimer, de chercher, de partager, de penser de la façon la plus libérée possible.
Cette pédagogie Freinet, je l’ai explorée dans toutes ses facettes, celles qui la rendent vivante, comme celles qui la questionnent, la bousculent. Et je continue à le faire. En compagnie de partenaires passionnés comme moi, acceptant toujours de se remettre en question(s), prêts à dire leurs fiertés comme leurs doutes (fréquents), ce qui est malheureusement rarement le cas à l’école.
Ce vivant, j’aime le retrouver dans ma classe, dans ce mouvement qui anime les enfants, un mouvement qui manifeste un élan, une vitalité, une présence. Et qui se voit.
Mais, il y a un MAIS. Cette liberté est battue en brèche par toutes les injonctions venues de haut (qui se transforment en injonctions que nous nous donnons à nous-mêmes), et qui nous susurrent : « Ces enfants sont d’abord des élèves. Ils ne savent pas ce qui est bon pour eux. Vous devez le leur inculquer. Vous êtes leur maître ! »
Pourtant, je rencontre de nombreux enseignants qui voudraient faire autrement, qui voient leur rôle comme passeurs plus que comme managers. Souvent des jeunes.
Alors, ce week-end dernier, avec un groupe de « copains » qui mènent le même combat que moi, nous nous sommes mobilisés, et avons créé un espace neuf, précieux, mutualisé, pratique, pour aider tous ceux qui veulent travailler autrement.
Le voilà : Se lancer en pédagogie Freinet
Pour que le devoir d’apprendre se métamorphose en plaisir d’apprendre !
Daniel Gostain