» Les programmes officiels contiennent encore pas mal d’incohérences ou de légèretés », écrit Eric Barbazo dans le BGV, la revue de l’Apmep, n°204. Il proteste aussi contre les ajustements de programme à l’école et au collège et la mise en place concrète dans les lycées.
Pour le lycée l’Apmep souligne des « incohérences » dans les nouveaux programmes. « Donnons quelques exemples. En classe de seconde, la partie « résoudre des problèmes géométriques » est réduite à une portion congrue. était-ce bien la peine ? En classe de première générale, il est inscrit dans les contenus concernant la fonction exponentielle « Pour tous réels x et y, exp (x+y) = exp (x) exp (y) ». Mais on retrouve exactement cette proposition mentionnée sans autre explication dans les approfondissements possibles. Que doit-on faire alors ? ».
L’Apmep critique aussi les « ajustements » de programme à l’école et au collège et les « repères annuels ». » Ce que l’on craignait est en train d’arriver. Alors que leur version post concertation n’est pas encore publiée, ces repères annuels de progression sont présentés comme prescriptifs par certains IEN et IPR. Les repères peuvent être utiles pour les nouveaux enseignants et pour ceux qui ont des difficultés à construire leurs progressions, mais pas pour travailler sur le cycle de manière optimisée… Pour l’instant, les programmes sont écrits en cycles. Il y a donc incohérence entre cycle et repère de progression par année (voire par période). Ce n’est pas en accord non plus avec l’article 4 de la loi sur l’école, qui indique qu’il faut enseigner par cycle en prenant en compte chaque élève. Un risque serait que les manuels soient conçus uniquement au regard des repères annuels de progression ». L’Apmep s’interroge aussi sur l’évaluation de début d’année en 6ème, alors qu’on est au milieu d’un cycle.
La mise en place concrète de la réforme du lycée interpelle aussi E Barbazo. » Beaucoup d’établissements semblent ne pas prévoir d’enseignants de mathématiques en première pour l’enseignement scientifique. Malgré la présence d’outils mathématiques dans les programmes, il apparaît que cet enseignement sera réservé aux physiciens et biologistes dans certains lycées. Dans d’autres, cet enseignement est imposé aux enseignants de maths, à raison d’une heure par quinzaine le plus souvent. Plus rarement, les équipes décident collégialement de la répartition des horaires entre les trois disciplines ou deux seulement. Pour l’enseignement de SNT, des témoignages indiquent que de nombreux professeurs de mathématiques sont peu enclins à y enseigner, d’autres au contraire le souhaitent. Le programme effraie et la formation continue n’est pas là. Il est déplorable de voir que ces enseignements vont jouer le rôle de variables d’ajustement, pour sauver des postes qui sont mis à mal par le fait que les mathématiques ne sont pas dans le tronc commun du cycle terminal et que beaucoup d’élèves risquent de ne pas choisir la spécialité en classe de première. L’exaspération et le mal-être sont importants ».