Dans une lettre adressée à Alain Boissinot, pressenti pour être le futur président du prochain Conseil supérieur des programmes, Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU rappelle les positions de sa fédération pour la culture et contre les compétences et le LPC.
» La nation a besoin d’un consensus pour son école, celui-ci ne sera possible que si la « refondation » du socle commun, qui devient « socle commun de connaissances, de compétences et de culture », se traduit par une construction des apprentissages intégrant leur dimension culturelle et non par le simple ajout d’éléments culturels au socle actuel », écrit B. Groison. » Ces dernières années les injonctions ont mis l’accent sur la notion, par ailleurs très polysémique, de compétences et dont les débats de la concertation ont clairement montré la nécessité de la stabiliser. Sa définition n’aura de sens que si elle s’appuie sur des savoirs solides et des notions claires participant au développement intellectuel, culturel et social des élèves. Conséquence de la logique réductrice des savoirs à enseigner du socle de 2005, le livret personnel de compétences s’est avéré un outil inadapté à toute réflexion utile en matière de réussite des élèves… La résistance, que ce livret a rencontrée et l’incompréhension qu’il a pu susciter à des degrés divers selon les niveaux d’enseignement, ne doivent pas être interprétées comme un refus a priori de tout changement mais bien comme une véritable divergence d’approche des professionnels confrontés au quotidien à ces questions de cohérence de leur action, de sens des apprentissages, de motivation des élèves et d’évaluation des acquis. Les prescriptions ont été ressenties comme contraires aux valeurs et savoirs professionnels. De plus, elles se sont traduites par une surcharge de travail sans utilité pour les élèves ni pour les communications aux familles, pas plus que dans la transmission de résultats au sein même du système éducatif ». La FSU invite « à sortir de cette logique pour entraîner tous et toutes vers une culture ambitieuse ».
Le Conseil supérieur des programmes est prévu par la loi de refondation. Son existence réelle ne pourra advenir avant juillet. Mais nul doute qu’il travaille d éjà…
François Jarraud