Le BO du 12 mars publie un « plan de prévention et de gestion Covid-19 » qui se fixe comme objectif de « donner aux services déconcentrés, aux inspecteurs de l’éducation nationale, aux directeurs d’école et aux chefs d’établissement les consignes à mettre en oeuvre en fonction de l’évolution de la situation ». Alors que la décision de fermeture a été prise dans la précipitation et l’impréparation, ce texte donne l’illusion d’un controle bureaucratique sur un phénomène naturel d’une ampleur qui échappe à l’administration.
Un texte déjà dépassé
Ce beau document bureaucratique déroule de façon ordonnée une gestion de crise qui l’est beaucoup moins. Le même sentiment irréel se retrouve dans l’association systématique des directeurs d’école aux chefs d’établissement, comme si, comme eux, ils avaient un secrétariat, des adjoints et une autorité sur les enseignants.
Le plan parle de « préparer le milieu scolaire à l’apparition de cas du Covid-19″, ce qui semble nettement dépassé. » Dans les établissements scolaires, le respect de ces « gestes barrières » suppose qu’il soit effectivement possible, tant pour les personnels que pour les élèves, d’avoir accès à des installations sanitaires propres munies de savon, d’essuie main jetable ou de séchoir. De plus, il importe de veiller tout particulièrement à l’aération et au ménage complet des locaux de l’établissement scolaire, incluant notamment le nettoyage des surfaces et des objets collectifs (tables de classe, poignées de porte et de fenêtre, rampes d’escalier, boutons d’ascenseur, chasses d’eau, télécommandes, etc.). L’entretien approprié des locaux scolaires est en effet indispensable à la mise en oeuvre des prescriptions sanitaires destinées à limiter la propagation du virus », écrit le BO. Si l’instruction est valable pour les chefs d’établissement, dans les écoles les directeurs n’ont pas d’autorité là dessus. Le plan suggère d’alerter les inspecteurs qui alerteront l’académie qui finalement en touchera un mot au préfet pour qu’il agisse auprès des maires. On touche l’admirable inefficacité administrative.
Seule instruction pratique : afficher les règles d’hygiène à respecter. » Les directeurs d’école et chefs d’établissement s’assurent que ces informations sont portées à la connaissance des familles ».
Le plan donne les consignes à suivre si un cas de coronavirus se déclare dans l’établissement, ce qui est maintenant dépassé. Et c’ets heureux car il y a une fiche à remplir pour chaque cas. On note que le directeur ou chef d’établissement doit alerter les établissements voisins. Une partie du Plan vise à expliquer que le droit de retrait n’est pas applicable. Là aussi c’est dépassé.
Les consignes pour écoles et établissements
Dans les cas de fermeture d’école ou établissement, le plan crée un nouveau protocole pour les rectorats et Dasen : le plan de continuité d’activité (PCA). Pour les écoles et établissements le PCA est plus simple : ce sont les consignes du 5 mars.
» Pour les écoles : Les directeurs devront pouvoir être joints, soit par messagerie électronique, soit par téléphone, au moins durant les horaires habituels d’ouverture de l’école, par les enseignants et autres personnels de l’école, par les autorités académiques, les services municipaux et les parents d’afin de répondre rapidement à toutes les questions liées à l’organisation du travail des élèves. Les ENT et les sites d’écoles doivent être actualisés en fonction de l’évolution de la situation, renvoyer vers le site ministériel dédié (FAQ) et donner les informations utiles aux personnels et aux usagers.
• Pour les établissements : Les chefs d’établissement veilleront à assurer, d’une part, une permanence physique entre les membres de l’administration afin de veiller à la sécurité de l’établissement et, d’autre part, une permanence téléphonique au moins pendant les horaires d’ouverture de l’établissement. Ils répondront par message électronique ou par téléphone aux questions des parents, aux questions des professeurs en renvoyant vers le site ministériel dédié. Ils doivent veiller à l’actualisation des informations générales sur l’ENT et doivent régulièrement faire le point sur l’usage pédagogique de l’ENT de l’établissement afin de faciliter la continuité éducative.
On notera le passage sur le service reprographique qui va effectivement suppléer en réalité aux outils numériques.