Print Friendly, PDF & Email

Les propos du ministre sur la distribution de documents pédagogiques dans les écoles directement aux parents ou « l’inutilité » des masques pour les enseignants accueillant les enfants de soignants suscitent une réaction commune de tous les syndicats enseignants. Dans une lettre du 23 mars, la Cgt, la Faen, FO, la FSU, le Sgen Cfdt, le Snalc, Sud et l’Unsa demandent au ministre de changer de discours et de donner des instructions sur le terrain. Ils demandent de cesser d’utiliser l’expression de continuité pédagogique.

« Les personnels montrent leur engagement pour accueillir dans les écoles les enfants de soignant-es, assurer les fonctions techniques et administratives qui requièrent impérativement leur présence sur site et maintenir une activité scolaire. Leur protection est nécessaire. Nous exigeons que les mesures de protection et d’hygiène soient appliquées, que du matériel (masque, gel hydroalcoolique, serviette à usage unique…) soit systématiquement fourni dans les écoles, établissements et services. Dans de trop nombreuses situations ce n’est pas le cas », écrivent-ils.

« Les consignes gouvernementales demandent expressément de rester confiné-es et de télé-travailler. Or nous constatons que les fonctionnaires de l’Éducation nationale sont l’objet de demandes croissantes qui contreviennent à ce principe de confinement, appuyées désormais sur votre demande d’utilisation étendue du « motif familial impérieux » pour récupérer des supports de travail pour les élèves. Aucun personnel, aucune famille ne peut être sommé de déroger au confinement.. La priorité aujourd’hui doit être sanitaire. Il est inacceptable que vous demandiez aux chefs d’établissement, aux directeurs d’école, aux IEN et aux DASEN de signer des attestations de déplacement dérogatoire destinées aux parents d’élèves.. L’urgence n’est pas dans l’avancement du programme mais dans le maintien pour tous les élèves d’un lien avec les apprentissages, dans le respect de la protection dues aux agent-es. La poursuite du lien entre les professionnels et les familles n’est pas sans difficulté : inégalités entre les familles liées aux conditions matérielles d’existence, difficultés à s’organiser pour le travail des enfants à la maison. Nos organisations demandent que le ministère cesse d’évoquer une “continuité pédagogique” dont il laisse entendre qu’elle pourrait remplacer l’enseignement en présentiel.

La lettre

Dérapages sanitaires du ministre