Coronavirus
Coronavirus : Les enseignants chargés de la « continuité pédagogique »
Dans une circulaire publiée au BO du 5 mars, le ministère invite les enseignants à veiller à la continuité pédagogique en cas de fermeture d’école ou de renvoi des élèves à la maison. Et au dessus des enseignants, il charge les chefs d’établissement et les directeurs d’école de veiller à ce que ce soit fait, comme si les directeurs étaient (déjà?) des supérieurs hiérarchiques. La circulaire ne se pose par contre pas trop la question du comment on fait, particulièrement dans le premier degré. Débrouillez vous…
Oise : Comment se met en place la continuité pédagogique ?
Le 6 mars dernier, le gouvernement annonce la fermeture de tous les établissements de l’Oise en raison de l’épidémie de coronavirus. Une information que les directeurs de ce département découvrent comme le reste des Français, lors de la conférence de presse relayée par les médias. Comment se sont-ils organisés ? Comment font-ils vivre la continuité pédagogique qui ne devrait pas poser de problème selon le ministre de l’Éducation Nationale ? Le Café pédagogique a rencontré Stéphanie, Mireille, Axel et Jonathan (des pseudonymes NDLR), directeurs ou directrices d’école. Ils nous disent comment ils vivent la situation…
Continuité pédagogique : l’exemple difficile de Paris
Pour faire face à l’épidémie de coronavirus, les académies font feu de tout bois et la DANE de Paris est exemplaire en ce sens en ayant mis en place un guide en ligne. L’ensemble des propositions faites rejoignent d’abord l’existant : ENT, Espace partagé académique, CNED et autres ressources du ministère (DNE). A cela s’ajoute ici un site « semi-privé » Edumalin une start’up de la Ed Tech.. Les soutiens dont cette société se réclame sont principalement publics (région, ministère). L’académie est donc dans une dynamique plus générale de mise en place d’un confinement à l’italienne (pas d’école pendant trois semaines actuellement). On peut le comprendre, mais est-ce que cela est suffisant ?
Comment enseigner le français à distance ?
Internet plus que jamais espace d’apprentissage du français ? IAN lettres dans l’académie de Grenoble, Laila Methnani suggère quelques outils et activités possibles pour « assurer une continuité pédagogique efficace dans le cas d’un confinement de stade 3 », par exemple l’écriture collaborative sur pad, la production et le partage d’enregistrements audio, des comptes rendus de lecture via l’ENT. Le site de la Mission Laïque Française propose des pistes comme la création de vidéos avec Adobe Spark, l’utilisation des ressources d’Eduthèque ou les exercices du Cartable fantastique. Ticeman a testé AgoraQuiz Education : « une plateforme permettant aux élèves de créer des quiz, de les jouer à la façon de défis contre leurs propres camarades, avec l’organisation très discrète des enseignants. Tout cela en respectant le RGPD et en offrant un système de niveau et de progression basé à la fois sur les activités des élèves et les attendus des enseignants. » Rappelons combien les enseignant.es n’ont pas attendu une épidémie pour faire vivre la français sur la toile à travers des sites et des blogs qui partagent séquences, cours, fiches, activités, créations d’élèves : des exemples inspirants sont disponibles dans le dossier de rentrée 2019 du Café pédagogique.
Assurer la continuité pédagogique en histoire-géo
Ca tombe bien ! Le site académique d’Amiens, une académie touchée en premier par les fermetures d’établissements, recense des outils pour assurer la continuité pédagogique en histoire-géo. Le site encourage vivement à utiliser la classe virtuelle. Il donne quelques exemples de cours à distance et des conseils via des pdf. Mais il n’y a pas que les professeurs qui doivent faire l’apprentissage de la classe virtuelle…
Fermeture de toutes les écoles et les établissements scolaires
C’est une décision historique et un soulagement. Annoncée par E Macron le 12 mars au soir, la fermeture de toutes les écoles et tous les établissements scolaires a été commentée un peu plus tard par JM Blanquer. Pour le ministre, tout est prêt : « nous y sommes préparés ». Mais pourquoi cette fermeture ? Que vont faire les enseignants et les élèves ? Est-on vraiment prêt ?
Coronavirus : Faut-il fermer les écoles ?
Avec plus de 3000 cas et une centaine de décès, l’Italie vient de décider, le 4 mars, de fermer tous les établissements scolaires et toutes les écoles du pays jusqu’au 15 mars. La France est pour le moment nettement moins touchée que l’Italie avec 285 cas et 4 décès. Mais en France aussi le nombre de cas s’accélère et monte en flèche. Peut-on en arriver à fermer nous aussi les écoles ? Pourquoi le faire ? Comment s’y préparer ?
Coronavirus : Consignes, contre consignes et virus dans le Morbihan
Dans la lutte contre l’épidémie, le Morbihan tient une place à part avec une répartition des communes entre « cluster épidémique », « cordon sanitaire » autour du cluster et les communes sans consignes. Cette répartition crée des problèmes au point que l’enseignement catholique , très important localement, prenne des initiatives qui pourraient être dangereuses.
Coronavirus : De nouvelles consignes
Le ministère met à jour ses consignes concernant l’épidémie de coronavirus en interdisant les gel hydro-alcoolique au primaire et en précisant que le seuil de rassemblement ne compte pas dans les établissements scolaires.
L’épidémie, révélateur des problèmes de l’école
Le coronavirus a aussi du bon. En mettant sous tension le système éducatif, l’épidémie de coronavirus met en évidence ses failles. Plus qu’elle ne les découvre , elle les révèle au grand jour. Qu’il s’agisse des problèmes d’hygiène dans les écoles, de la communication avec les parents ou du style de commandement, pas sur qu’une pandémie suffise à les régler. Mais au moins ce sera plus difficile de continuer à les ignorer.
Coronavirus : Une opportunité pour le numérique ?
Avec le coronavirus , « cette nouvelle situation amène les enseignants et les élèves à mettre en place de nouvelles formes de travail, d’entraide, d’accompagnement basées sur la distance. La désynchronisation est au cœur de cette transformation. Comment amener l’enseignant à penser la situation qu’il connait, la salle de classe en direct et en face à face, dans un contexte dans lequel cette co-présence est occasionnelle, voire absente ? Dans le même temps comment amener les élèves, et leurs familles, à imaginer ce que c’est qu’apprendre en dehors de la force coercitive représentée par l’ensemble des contraintes quotidiennes de la scolarisation : horaires, lieux, découpages disciplinaires, consignes à court terme, travail suivi et guidé en présence », écrit Bruno Devauchelle sur son blog. Il pose la question de l’hybridation de la forme scolaire. « Hybrider la forme scolaire c’est d’abord la repenser de fond en comble en envisageant des modalités plurielles dans lesquelles l’intention d’apprendre soit une donnée de base sur laquelle faire travailler toute la population… Il ne s’agit pas de redonner sens à l’école mais redonner sens à l’apprendre. Or la situation que nous vivons en ce moment est une belle opportunité, en s’appuyant sur les moyens numériques de réfléchir à ces transformations qui permettront de fonder l’enseigner et l’apprendre de demain. »
Nouvelles instructions pour la fermeture des écoles dans l’Oise et le Haut Rhin
De nouvelles instructions ont été émises le 8 mars suite à la fermeture des écoles, collèges, lycées et crèches dans l’Oise et le Haut Rhin à partir de lundi 9 mars et pour 15 jours. Les enseignants résidant dans les deux départements ne doivent pas aller travailler lundi même s’ils travaillent dans un autre département.
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Coronavirus : Les intérêts économiques pèsent sur le ministère
Après l’Unosel, ce sont le Medef et l’Office national de garantie des voyages scolaires qui demandent des comptes au ministère. L’interdiction des voyages scolaires a plongé les entreprises du secteur dans le rouge. Mais c’est aggravé par les déclarations ministérielles sur le remboursement des voyages déjà acquittés. « Les mesures que l’on a prises permet le déclenchement des assurances », a dit JM BLanquer sur Radio classique le 6 mars. Cela aurait été aussi noté dans une lettre envoyée aux chefs d’établissement.
Continuité pédagogique : Des éditeurs ouvrent leurs ressources
« Certaines communes et collectivités territoriales sont actuellement confrontées à la nécessité de fermer des établissements scolaires. Dans ce contexte, les éditions Bordas, Nathan, le Robert et Retz ont décidé de s’engager pour assurer la continuité pédagogique auprès des élèves des établissements scolaires actuellement concernés par les mesures de confinement », annonce le groupe Editis. « Bordas, Nathan, le Robert et Retz ouvrent – dès aujourd’hui et jusqu’au terme du confinement des écoles et collèges concernés – un accès libre à l’ensemble de leurs manuels numériques de primaire et de collège – les Biblio Manuels – afin d’assurer une continuité pédagogique pour les élèves concernés ». On peut consulter en ligne très facilement les manuels du groupe.
Coronavirus : Une nouvelle circulaire
Le BO du 12 mars publie un « plan de prévention et de gestion Covid-19 » qui se fixe comme objectif de « donner aux services déconcentrés, aux inspecteurs de l’éducation nationale, aux directeurs d’école et aux chefs d’établissement les consignes à mettre en oeuvre en fonction de l’évolution de la situation ». Alors que la décision de fermeture a été prise dans la précipitation et l’impréparation, ce texte donne l’illusion d’un controle bureaucratique sur un phénomène naturel d’une ampleur qui échappe à l’administration.
Coronavirus : Les éditeurs mettent des ressources en ligne
Après les éditeurs d’Editis, ce sont tous les éditeurs scolaires de l’association Les éditeurs de l’éducation, soit Belin Éducation, Bertrand-Lacoste, Bordas, Casteilla, Delagrave, Éditions Didier, Docéo, Fontaine Picard, Foucher, Le Génie Éditeur, Génération 5, Hachette Éducation, Hachette Technique, Hatier, Istra, Jeulin, la Librairie Des Écoles, Lelivrescolaire.Fr, Lt Lanore, Magnard, Maison Des Langues, Nathan, Nathan Technique, Retz, Le Robert, Sedrap et Vuibert, qui mettent gratuitement à disposition des élèves des ressources durant la crise du cornavirus.
Politique ministérielle
E3C : JM Blanquer opte pour des épreuves d’établissement
Sortie de crise ? Réuni le 11 mars, le comité de suivi de la réforme du lycée a rendu un arbitrage plutôt favorable à ceux qui souhaitent que les E3C restent une épreuve d’examen. Mais le ministre ne reprend pas la proposition et annonce le 12 mars un recadrage du calendrier et des épreuves « dans l’emploi du temps normal des élèves ». C’est un pas supplémentaire vers un bac d’établissement.
Concours : Nouvelle chute des postes dans le premier degré
Alors que le ministre parle sans cesse de la « priorité au primaire », les chiffres des postes mis aux concours 2020 démentent ces propos. Pour la 3ème année on enregistre une baisse sensible des postes offerts. Certaines académies sont particulièrement touchées.
E3C : Une professeure d’anglais sanctionnée pour avoir manifesté
Sylvie Conini, professeure d’anglais au lycée Desfontaines de Melle (79) est suspendue pendant 4 mois avec maintien du salaire. Cette mesure a été prise le 10 mars par le rectorat suite aux incidents lors du passage des E3C dans le lycée. Deux autres enseignants font aussi l’objet des poursuites rectorales, un professeur de philosophie et une professeure de maths. Pour le rectorat de Poitiers, qui s’expirme dans Centre Presse, l’établissement était en crise depuis des mois et les E3C « sont venues cristalliser le malaise ». Le lycée n’a plus de proviseur. Un élève poursuit l’établissement pour « mise en danger de vie d’autrui » : il s’est trouvé enfermé dans une salle d’examen des E3C, alarme incendie hors service.
Forfait des maternelles privées : Report à septembre 2021
La question des versements des communes aux écoles maternelles privées ne va pas troubler la campagne des municipales. Selon ECA actualités, le magazine de l’enseignement catholique, la date à laquelle les communes auront à déposer leur dossier de demande de compensation pour les versements au privé est fixée au 30 septembre 2021 et non 2020. « Cet allongement permet de passer la période électorale des municipales », estime Y Diraison, secrétaire général adjoint de l’enseignement catholique. En application de la loi Blanquer, les écoles privées vont toucher environ 150 millions des communes sans aucun investissmeent supplémentaire.
Les syndicats opposés sur la réforme de la formation des enseignants
On l’oublierait dans le panorama des multiples réformes lancées par JM Blanquer qui sont toutes impulsées sans tenir compte des avis des personnels et qui toutes suscitent des oppositions. La réforme de la formation des enseignants inscrit le concours en fin de M2 ce qui déjà pose des question de fond sur l’avenir du métier. Mais bien d’autres questions opposent le ministère aux syndicats et les syndicats entre eux.
Métier enseignant
L’offensive de la Cour des Comptes sur le statut des enseignants
Pour un coup efficace, il ne suffit pas d’avoir des idées. Il faut aussi avoir le bon outil politique et choisir le bon moment. C’est ce qu’applique la Cour des Comptes à propos du statut des professeurs du second degré. Les idées ont déjà été avancées par la Cour : annualiser les services, imposer la bivalence, fermer les petits établissements. L’outil c’est un référé publié le 11 mars adressé à JM Blanquer. L’attaque a lieu au bon moment, alors que JM Blanquer veut troquer « un nouveau métier enseignant » contre les 200 millions de la revalorisation 2021. Et surtout au moment où les enseignants semblent à genoux , prêts à accepter la perte de leur retraite.
Parité : Inégalités maintenues à l’éducation nationale
Allez donc expliquer aux élèves que les filles peuvent faire aussi bien que les garçons en sciences quand le professeur de maths a deux chances sur trois d’être un homme et le professeur d’anglais une femme ! Si l’Education nationale affiche sa volonté de lutter pour l’égalité filles garçons, elle ne s’applique pas à elle-même ce principe. Pour les salariés de l’Education nationale aussi la parité reste à gagner.
Numérique
Bruno Devauchelle : A quoi servent les robots en éducation ?
Le robot fascine, la robotique émerveille ! L’histoire de l’automatisme et de son développement est d’abord l’histoire de la substitution de l’homme par la « machine ». Plutôt que de porter de l’eau dans des poches ou sacs étanches on a organisé l’adduction. De Salins les bains aux Salines royales d’Arc et Senans, via le saumoduc, on comprend l’ingéniosité de l’humain pour faire face à des tâches difficiles. Automatisation et mécanisation vont de pair et les robots, appelés d’abord automates, vont rapidement peupler notre imaginaire et celui des enfants. Le jouet s’inspire de cette fascination ou plutôt accompagne cet émerveillement que ce soit devant la représentation humaine ou quasi humaine (baigneurs, poupées, et autres) ou devant les automates et automatismes qui sont associés à ces objets (de la voix des poupées, aux trains électriques…). Pour l’enfant il s’agit de la représentation de l’humain adulte que l’on peut « dominer » parce que de forme adaptée à l’enfant.
Bruno Devauchelle : Consultation, école et numérique
L’école est un des lieux essentiels dans notre société pour permettre à chacun de construire son appartenance à la société. Si cela peut sembler aller de soi, il semble qu’aujourd’hui elle soit concurrencée de plusieurs manières : d’une part et ce n’est pas nouveau, dans les quartiers, les villages, les villes qui donnent à voir aux enfants le monde des adultes et leurs manières de vivre ; d’autre part dans les médias de flux et médias interactifs (ils sont progressivement en train de fusionner…) nouvel espace de spectacle du monde qui désormais a pris une place essentielle dans la vie de chacun de nous.