LE FAIT DU JOUR
Succès de la Nuit des écoles
ÉDITORIAL
Le bac (re)commence aujourd’hui
LE SYSTEME
Les fins de carrière améliorées l SMA : Les syndicats en appellent aux parlementaires l Grèves mardi 17 juin l Mouvements dans les IUFM l Base élèves : le fichier est bien modifié l L’école dans la ville
L’ÉLÈVE
La croissance des CPGE continue l Les portables sont-ils dangereux ? l Bac : Les sujets du Liban
LA CLASSE
Eloge de la pompe l L’Alsace récompense les meilleurs TPE
CITOYENNETE
Faut-il être riche pour être française ? l Manif contre l’homophobie de/à l’Ecole l Faut-il rendre les têtes maories ?
LES DISCIPLINES
Sport et mondialisation l Culture Math : géomètres grecs et journaux du XIXeme l E.D.D. : Déclaration des académies des sciences l S.E.S. : Lueurs sur la commission Guesnerie l Français : Menaces de grève du bac à Lyon
Le fait du jour
Succès de la Nuit des écoles
Nous avons dormi avec les instits et les parents. L’initiative a réussi à créer l’évènement. Objectif atteint : En moins de 10 jours ce sont au moins 700 écoles qui se sont inscrites – « 70 selon le Ministère, 7000 selon les organisateurs » affiche avec humour le blog du mouvement. Partie de Loire-Atlantique, la « Nuit des écoles » a été plébiscitée dans près de 60 départements.
Avec les envoyées du Café, suivez le récit de cette nuit pas comme les autres à Nantes et à Fontenay en banlieue parisienne. Vendredi 13 juin, pour la soirée, parfois jusque tard dans la nuit, parents et enseignants se sont retrouvés pour partager un moment convivial, « citoyen ».
Le mouvement n’entend pas s’arrêter là. Il invite à nouveau parents et instits à participer à « L’école est finie ? » et à occuper les écoles le 28 juin. « L’école est finie ? », c’est une matinée où les écoles vont s’ouvrir aux parents, élus, artistes, journalistes… afin de leur montrer la réalité de l’enseignement en France aujourd’hui (loin des clichés et des stéréotypes) et ainsi mieux faire partager leurs inquiétudes pour l’avenir; une matinée pour partager un moment culturel agréable (pièce de théâtre, petit concert acoustique, lecture offerte par un écrivain…); une matinée conviviale et citoyenne pour débattre ensemble de l’avenir de l’école; une matinée pour montrer que de nombreuses écoles en France se mobilisent pour l’avenir de l’école; une matinée pour (continuer) d’informer sur les dangers (et vices cachés! ) des mesures Darcos ». Sans nul doute un nouveau moment fort se prépare.
Lisez le reportage du Café à Nantes et Fontenay
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Le bac (re)commence aujourd’hui
Il y a des anniversaires qui reviennent et qui sont énervants. C’est le cas du bac dont le retour est accompagné chaque année par les mêmes discours dévalorisants. Discours qui ont un impact si l’on en juge par le dernier rapport du Sénat (le rapport Legendre). Ou encore par le dernier sondage commandé par La Croix qui montre que le niveau du bac a baissé depuis une génération pour 60% des Français.
Or on se demande bien ce que les sondés peuvent en savoir ! Parce qu’il y a une génération, en 1988, seulement un jeune sur trois a passé le bac. En 1968 c’était un sur cinq seulement. Autrement dit la large majorité des personnes sondées n’est jamais passée par le lycée et n’a aucune idée ni de ce qui était demandé au bac « de son temps », ni de ce qui est demandé aujourd’hui dans la plupart des cas.
L’argument le plus utilisé pour démontrer la baisse de niveau tient dans le taux de réussite. Si 88% de jeunes sont reçus au bac général c’est forcément que le bac est bradé. Ils oublient que déjà en 1960 on avait atteint 73% de reçus, un taux à peu près équivalent aux reçus du bac professionnel actuel (or qui irait prétendre que le bac pro est plus difficile que le bac général !), et surtout que ce fort pourcentage de reçus ne fait jamais qu’un faible pourcentage d’une génération. Seulement 64% des jeunes obtiennent le bac, un taux stable depuis plus de 10 ans et particulièrement bas pour un pays développé. Dans ce taux, la part des bacs généraux a tendance à baisser.
Car la France a peu de bacheliers. Dans tous les pays de l’Union européenne, un document certifie la fin de l’enseignement secondaire. Selon les statistiques de l’Unesco, le taux brut de diplômés de fin du secondaire s’établit à 51% en France contre 92% en Finlande, 73% aux Etats-Unis, 74% en Italie. Le taux brut de diplômés du supérieur est à 38% en France contre 62% aux Etats-Unis, 74% en Finlande, 55% en Italie. La lunette française est vraiment mal réglée qui voit trop de bacheliers. Au même moment, BBC News s’indigne que 60 000 jeunes qui auraient pu aller en université et développer l’économie nationale n’aient pu le faire…
Un autre chiffre mériterait de retenir leur attention. Le bac n’est pas donné à tout le monde. On observe de forts écarts entre groupes sociaux : le taux de réussite au bac est de 87% pour les élèves dont les parents sont cadres, 76% pour des parents ouvriers. On observe un fort écart entre sexes. On observe aussi de forts écarts régionaux : mieux vaut passer le bac à Rennes qu’à Créteil ou Pointe-à-Pitre.
Un dernier mot qui s’adresse aux candidats. Que devient-on sans le bac ? Sans le bac, rien n’est perdu ! Outre le redoublement et la préparation à distance, il est possible de préparer un bac professionnel, de choisir l’alternance, ou d’entrer en fac sans bac avec une capacité en droit ou en gestion ou encore en passant le diplôme d’accès aux études universitaires (DAEU). Ceci dit, les vœux de réussite du Café vous accompagnent !
Sur le Café, le Guide 2008 du bac et du brevet
Les fins de carrière améliorées
Il y aura davantage d’enseignants admis dans la hors classe. Ce terme désigne des échelons supplémentaires prévus pour une partie des enseignants une fois arrivés à l’échelon 11. Cela permet aux enseignants les mieux notés de continuer à progresser sur les dernières années de carrière. Selon le Snes, les possibilités de promotion seraient augmentées significativement (de 50% pour les certifiés et CPE et de 60% pour les agrégés). « Ces évolutions créent les conditions de l’accès de tous à la hors-classe » estime le syndicat.
Le Snes note également que l’heure supplémentaire des documentalistes et CPE participant à l’accompagnement scolaire sera portée à la hauteur de l’heure supplémentaire des enseignants dès la rentrée.
Dans le primaire, selon le Snuipp, le ratio d’accès à la hors classe des professeurs des écoles passera de 1,15% à 1,6% soit 40% de plus. Le syndicat prend acte mais demande l’égalité de traitement avec les autres corps enseignants. Seulement 10% des professeurs des écoles partent en retraite avec un échelon hors classe.
SMA : Les syndicats en appellent aux parlementaires
Le Snuipp rappelle que le projet de loi sur le service minimum d’accueil des écoliers , qui réduit au passage le droit de grève des enseignants, risque d’être taxé d’inconstitutionnalité et de poser de gros problèmes aux communes. Il demande aux élus de ne pas voter ce texte qui sera mis en discussion le 25 juin. Il demande aux enseignants de signer la pétition intersyndicale.
Sur le Café, le droit de grève en danger
Grèves mardi 17 juin
La Cgt, la Cfdt, la Fsu et Solidaires appellent à la grève et à manifester mardi 17. Ils s’opposent à la réforme des retraites et à la remise en question des 35 heures. Le mouvement, qui touchera également les transports, pourrait poser problème aux candidats des bacs technologiques.
Mouvements dans les IUFM
Vendredi 13, l’IUFM de Midi Pyrénées a voté la grève administrative dans l’établissement. Le personnel demande le maintien d’une formation professionnelle des enseignants. Ils demandent que le recrutement soit maintenu au niveau licence. A Nantes, le C.A. de l’université de Nantes a adopté le même jour une motion affirmant l’importance de la formation professionnelle et demandant que l’IUFM soit maître d’œuvre de la mise en place et de la délivrance du master.
Sur le Café, le dossier sur la formation des enseignants
Base élèves : le fichier est bien modifié
Le ministère a publié le 13 juin la lettre de X. Darcos confirmant nos informations. Le fichier national des écoliers Base élèves sera modifié de façon à ne plus faire apparaître la profession des parents, la situation familiale de l’enfant, son absentéisme et ses besoins éducatifs particuliers. Les données liées à la scolarité seront réduites aux dates d’admission et radiation. Toutes seront effacées à la sortie du premier degré.
La Peep, le Snuipp et le Sgen se félicitent de cette décision. Ce dernier demande que le logiciel du second degré Sconet connaisse les mêmes évolutions.
L’école dans la ville
« Quel rôle l’Éducation nationale et ses acteurs, administration et enseignants, doivent-ils jouer dans la politique de la ville ? De quelles propositions, les structures et les syndicats de la CFDT, dont le Sgen, peuvent-ils être porteurs ? Jusqu’où les collectivités territoriales sont-elles prêtes à s’impliquer pour réaliser une véritable mixité sociale ? À ces interrogations, ce numéro de Quoi de Neuf ? tente d’apporter quelques éclairages ». La revue francilienne du Sgen-Cfdt, Quoi de neuf ?, aborde la question de la politique de la ville de façon très concrète , sollicitant la parole des différents acteurs : politiques, éducatifs, associatifs et, évidemment, syndicaux. Car ceux-ci ont leur mot à dire face à la constitution de ghettos sociaux et scolaires.
La croissance des CPGE continue
« À la rentrée 2007, 77 600 étudiants sont inscrits en classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE). Les effectifs des CPGE augmentent encore cette année à un rythme plus soutenu qu’en 2006 (+ 2,5%contre + 1,8 %). Les étudiants sont plus nombreux dans toutes les filières, surtout dans les classes économiques et commerciales. Néanmoins, par rapport au vivier des admis au baccalauréat, la part des entrants évolue peu : 9,5% des bacheliers généraux ou technologiques de la session 2007 ont intégré une CPGE » annonce une étude de la Depp (ministère).
Selon elle « quatre étudiants entrés en CPGE sur cinq poursuivent en seconde année. C’est dans la filière littéraire que les étudiants se réorientent le plus : 45%quittent les classes préparatoires avant la seconde année. Un quart des étudiants inscrits en seconde année redouble. C’est davantage le cas des étudiants des classes générales que ceux des classes technologiques ».
Cette étude fait suite à un autre travail publié en avril sur les origines, privilégiées, de ces étudiants.
Sur le Café le compte rendu d’avril 2008
Les portables sont-ils dangereux ?
Les téléphones portables sont-ils cancérigènes ? Le Journal du Dimanche publie un appel de 19 cancérologues qui invitent le public à prendre des précautions. Aucune étude n’établit fermement le risque mais le doute est, selon eux trop fort chez les jeunes. Dans les précautions à prendre, citons l’interdiction du portable avant 12 ans,
Bac : Les sujets du Liban
Après ¨Pondichéry et Washington, le bac 2008 a eu lieu au Liban. Le CDI du collège Louise Wegmann de Beyrouth met en ligne les sujets des bacs généraux.
La classe
Eloge de la pompe
« Le premier effet, c’est le silence quasi religieux qui s’installe dans la salle lorsque les élèves commencent à remplir leur support. La concentration est totale, même pour une classe habituellement agitée et même lorsque ce travail est réalisé en fin d’après-midi. Les élèves mobilisent toutes leurs ressources pour une tâche complexe… Le silence n’est interrompu que par les questions des élèves concernant telle notion de leur manuel ou tel exemple évoqué en cours… L’autre spécificité de ce travail est la solitude complète dans laquelle il s’effectue : pas de conciliabules, pas même de regards obliques ». Ce travail si concentré c’est celui de la fabrication de « pompe », testé par Daniel Dalet dans une classe de STG et raconté dans La Durance 90.
Pourquoi inviter les élèves à travailler leur pompe en cours ? Parce que c’est un excellent exercice. Mais aussi parce que l’analyse des pompes produites en apprend beaucoup sur les méthodes de travail des élèves.
L’Alsace récompense les meilleurs TPE
Gérald Chaix, recteur de Strasbourg, a remis le 31 mai les prix du concours TPE. Les meilleurs travaux cette année concernent « l’éthique de la presse » en série ES, « les affiches de parfum » en L et « pourqoui rien ne pousse sous le noyer » en S.
Citoyenneté
Faut-il être riche pour être française ?
Un collectif de soutien s’est constitué autour d’une assistante d’éducation du lycée S. Weil de Pantin (93). Cette jeune femme, en poste au lycée depuis 2004, est née par accident au Maroc en août 1981, de parents immigrés en France depuis 1958. Elle-même est arrivée en France en septembre 1981 et y vit depuis cette date. Ses parents, ses frères sont de nationalité française. La préfecture lui refuse la carte de séjour de 10 ans en raison d’un salaire insuffisant et la menace d’un « retour dans son pays ».
Ses collègues ne comprennent pas cette situation qui l’empêche de demander la nationalité française et de se présenter au concours de CPE.
Manif contre l’homophobie de/à l’Ecole
A Lyon, Toulouse, Strasbourg, plusieurs milliers d’homosexuels ont manifesté contre l’homophobie à l’Ecole. Ils dénoncent l’inaction de l’école contre les violences discriminatoires.
Faut-il rendre les têtes maories ?
« Les têtes maories, encore dispersées dans les musées européens et aux États-Unis, ont une histoire qui rappelle les pires heures du colonialisme. En effet, lors de la colonisation de la Nouvelle-Zélande, les Européens se passionnent pour ces têtes humaines tatouées, tradition du peuple maori, qu’ils considèrent comme des objets de curiosité et de collection. Les collectionneurs privés se lancent dans de véritables « chasses aux têtes », à la recherche des plus beaux spécimens, qui font l’objet d’un commerce barbare. En vue de satisfaire la demande européenne, les tatouages de tête, initialement réservés aux chefs guerriers, concernent également les esclaves qui sont ensuite décapités pour faire l’objet d’échanges ». La sénatrice Catherine Morin-Desailly a déposé une proposition de loi tendant à autoriser les musées à rendre ces têtes.
Les disciplines
Sport et mondialisation
« Les événements sportifs mondiaux transcendent les frontières culturelles mais paradoxalement exaltent souvent le sentiment national ». Pour mieux comprendre cette mondialisation du sport, le Centre d’analyse stratégique organise le 17 juin une table ronde dans le cadre de ses « Rendez-vous mondialisation ».
Sur le Café, l’ouvrage de P. Boniface
Culture Math : géomètres grecs et journaux du XIXeme
Culture math nous offre ce mois ci deux dossiers. D’abord sur la construction des polyèdres dans l’antiquité grecque. D’autre part sur les deux premiers journaux mathématiques français du début XIXème.
E.D.D. : Déclaration des académies des sciences
« Les politiques de réduction sont essentielles mais non suffisantes. Une adaptation est nécessaire si l’on veut atténuer les pires impacts du changement climatique, maintenant et dans le futur ». Les académies des sciences lancent un appel solennel vers les pays du G8. » Répondre au changement climatique demande à la fois une réduction des émissions et une adaptation pour arriver à une transition vers une société à bas carbone et à nos objectifs de durabilité à l’échelle mondiale ».
Les académiciens demandent aux pays du G8 de « préparer aux enjeux et risques posés par le changement climatique en améliorant les capacités de prévision et d’adaptation aux échelons mondial, national et local et en aidant le monde en développement à réaliser des analyses de vulnérabilité et à faire face à leurs résultats; prendre des mesures économiques et politiques pour accélérer la transition vers une société à bas carbone et encourager et réaliser des changements dans les comportements individuels et nationaux ».
S.E.S. : Lueurs sur la commission Guesnerie
Sous le poids des lobbys conservateurs, chargée par Xavier Darcos « d’examiner le contenu des manuels de SES, de s’assurer de leur conformité aux objectifs et aux contenus des programmes » et même de revoir ces programmes, la commission Guesnerie devrait rendre prochainement son rapport. Le Figaro en donne un aperçu.
La commission devrait recommander d’inclure davantage de « microéconomie » dans les programmes et les manuels. Comprenez en fait davantage d’économie d’entreprise. Les manuels sont jugés trop hostiles à l’économie de marché.
Français : Menaces de grève du bac à Lyon
« Les modalités de l’organisation de l’évaluation sont inacceptables pour les correcteurs convoqués pour 70 copies et les 5 journées d’oral » clame le Snes de Lyon. « Mises dans la perspective d’une généralisation de la « reconquête de mois de juin », elles font craindre le pire si aucune réaction ne se manifeste cette année de la part des correcteurs ». Ceux-ci menacent de se mettre en grève le 27 juin.
le Cafe
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