Un échantillon de 2500 familles a été interrogé sur les pratiques de vacances de leurs enfants. Les colos ont toujours la cote auprès des pré-adolescents et des adolescents. Elles offrent une expérience de vacances, à la fois ludique et éducative. Toutefois le départ des jeunes est conditionné par le revenu des parents, la politique « enfance-jeunesse »de la commune, la possibilité de bénéficier d’une aide de la CAF ou de séjours proposés et financés par un comité d’entreprise.
Cette enquête a été menée du 6 octobre 2011 au 9 décembre 2011 par l’Ovlej-Etudes recherche de la jeunesse au Plein Air, dont les responsables présentaient les résultats vendredi 16 novembre lors d’une conférence. L’Ovlej regroupe La jeunesse au Plein Air( La JPA) et l’Union Nationale des Associations de Tourisme et de plein air ( UNAT). Crée en 1999, il a pour objectif de suivre et d’analyser les évolutions du secteur des vacances afin de fournir aux différents partenaires des éléments d’analyse et de prospective.
Qui part en colo aujourd’hui?
Parmi les types de vacances sans les parents, les séjours collectifs ( colonies, camps de vacances et séjours linguistiques) occupent toujours la seconde place, après les séjours avec ou chez les grands-parents. Ils ont accueilli en 2011, comme en 2004, 24% des 5 à 19 ans (dont 31% des 14-16 ans) partis sans leurs parents. Une étude en 2004 avait montré que le départ en colo était soumis à des inégalités sociales et économiques, liées au revenu des familles et à l’accès à des aides financières. Ces inégalités se sont confirmées, voire renforcées en 2011. De plus, on relève une différence filles/ garçons que ne montraient pas les enquêtes précédentes: à âge et situation familiale comparables, les filles sont aujourd’hui moins nombreuses que les garçons à partir en séjour collectifs. Comme en 2004, les parents les plus diplômés restent les plus enclins à faire partir leurs enfants en séjour collectif ( 4 nuits et plus). Mais en 2011 on constate que les inégalités économiques se sont accrues au préjudice des enfants de familles à revenu moyen, qui rencontrent des difficultés croissantes à faire partir leurs enfants en vacances collectives. En revanche, grâce notamment à l’intervention des CAF, l’accès des enfants les plus défavorisés à ces séjours a progressé. A la différence des séjours de 4 nuits et plus, les mini-camps, organisés par les centres de loisirs, permettent une forme d’accès au départ pour ceux qui sont privés de vacances, particulièrement pour les pré-adolescents de 11 à 13 ans.
Des vacances ludiques et éducatives
L’expérience collective et l’ouverture aux autres qui caractérisent ces séjours, contribuent selon les parents au développement personnel de leur enfant. De plus les activités proposées constituent une motivation importante pour 75% des parents. Ceux-ci font ainsi partir leur enfant en séjour collectif , pour son plaisir et pour son éducation. Cette opinion est partagée par l’ensemble des familles, quels que soient les milieux sociaux.
« Un modèle majoritaire: des séjours généralistes, l’été, en France »
Les séjours collectifs( 4 nuits et plus) se déroulent pendant l’été pour près des trois quarts d’entre eux (73%), 15% pendant les vacances d’hiver et 9% au cours des congés de printemps. En 2011, 85% des jeunes ont été accueilli en France métropolitaine. Les principales destinations sont toujours les régions Rhône-Alpes ( 18% de la fréquentation sur le territoire national), Provence-Alpes-Côte d’Azur (11%) Aquitaine (8%), Languedoc-Roussillon (6%), Pays-de-la Loire (6%) et Midi-Pyrénées (5%). La Haute-Savoie, la Savoie et l’Isère restent toujours en tête des départements d’accueil et totalisent 16% de la fréquentation des séjours se déroulant sur le territoire métropolitain. Par contre les mini-séjours privilégient la campagne et la ville, à proximité des lieux d’habitations de leur public. Selon les parents interrogés, un tiers des séjours proposent une diversité d’activités, sans thématique spécifique. Ce sont des colos » normales » répondent-ils spontanément. Les activités sportives sont également pour nombre de parents, associées à un modèle généraliste et traditionnel des colos.
L’information: une relation de proximité
C’est souvent par des amis, des collègues ou des membres de leur famille que les parents ont eu connaissance du séjour dans le cadre duquel est parti leur enfant. Toutefois la majorité des familles a été informée par la mairie, le centre de loisirs ou les enseignants. Ainsi les parents privilégient, dans une relation de confiance et de proximité, l’information directe à travers leurs réseaux familiaux, amicaux ou dans le cadre de structures territoriales.
Qui organise réellement les séjours?
Interrogés d’une part sur l’inscription de leur enfant et d’autre part sur l’organisateur du séjour, les familles confondent souvent l’acteur ou la structure auprès de qui ils inscrivent leur enfant et celui ou celle qui réalise effectivement le séjour. Que le séjour proposé par leur mairie ou leur comité d’entreprise soit organisé par une association n’est pas perçu par la plupart des parents.
Le droit au départ
Le droit aux vacances et aux loisirs est important pour le jeune. La jeunesse au Plein Air revendique que tous les enfants puissent partir en colos, accéder aux loisirs éducatifs, car actuellement, près de 3 millions d’enfants continuent à être exclus du départ en vacances.
Béatrice Flammang
Les dossiers élaborés par la JPA
L’observatoire des vacances et des loisirs des enfants et des jeunes