La décision de François Hollande est une étape importante dans l’histoire de la refondation. Sur un sujet présenté comme emblématique de la réforme le gouvernement cale.
Comment expliquer cette impasse ? Il était prévisible que la réforme des rythmes impacterait de façon importante les budgets municipaux. Ce n’est pas la même chose d’avoir à accueillir 10 à 20% des écoliers le mercredi matin et 100% en fin d’après midi. Il faut alors des locaux et du personnel adaptés. Il était aussi prévisible, et Vincent Peillon lui-même l’avait évoque durant la campagne, que faire travailler davantage les enseignants impliquerait une indemnisation.
Pourtant rien de tout cela n’a été budgeté pour 2013. Est-ce imprévoyance ? Peut-être le gouvernement tablait-il sur la générosité des collectivités locales, pour reprendre un terme utilisé par le ministre. Dans la situation actuelle, les villes riches n’ont pas soutenu les communes pauvres. Mais le vrai changement est ailleurs. Depuis la rentrée la situation économique et budgétaire n’est plus celle qui était prévue durant la campagne électorale. La recherche de compétitivité s’est imposée comme le sujet prioritaire.
Peut-on poursuivre deux objectifs en même temps au gouvernement, redressement économique et refondation de l’école ? C’est la question qui se pose aujourd’hui au gouvernement. Quels que soient les choix de F Hollande et JM Ayrault, rien n’est pire que se faire imposer des revirements de dernière minute comme celui que nous venons de vivre. Le moment de la clarification et peut-être de l’aggiornamento est-il venu ?
François Jarraud