Selon la communication faite par F Vidal au Conseil des ministres, 29 000 jeunes n’ont reçu que des réponses négatives à leurs voeux dans Parcoursup. 345 000 autres seraient « en attente » d’une proposition. 436 000 auraient reçu une proposition d’admission et 63 000 en auraient accepté une. Autrement dit, la moitié des lycéens sont sans affectation dans le supérieur.
La moitié des candidats en attente
Selon la ministre, le chiffre des admissions « va progresser tous les jours. Les candidats qui reçoivent des propositions d’admission choisissent parmi celles -ci et libèrent des places ». Elle s’engage à publier un tableau de bord quotidien. Un nouveau site permet aussi de géolocaliser les voeux des élèves pour chaque département et chaque établissement , dessinant ainsi une carte des attractions dans le supérieur.
Ces premiers résultats s’attirent une pluie de critiques. Thierry Mandon, ancien ministre de l’enseignement supérieur, rappelle qu’au soir du 1er tour d’APB, « 85% des futurs étudiants avaient une inscription contre 50% aujourd’hui ».
Sur Twitter, les lycéens manifestent leur incompréhension devant les classements réalisés. Un lycéen, Yanis Corselle, a pu démontrer qu’au moins dans son cas , sa lettre de motivation n’a pas été lue : il est admis dans une formation où sa lettre disait « je ne veux pas intégrer votre établissement ».
Stress et sentiment d’injustice
La FCPE relaie ces plaintes. « Malgré les annonces rassurantes du ministère et des rectorats, nombreux sont les parents inquiets qui contactent la FCPE. Des élèves dont tous les voeux sont en attente, qui n’ont aucune réponse positive lors de ce premier tour d’affectation. D’autres qui s’étonnent d’avoir un classement dans les files d’attente supérieur au nombre total de places disponibles annoncées par le site. D’autres encore ont fait des demandes dans des filières de leur université de proximité réputée facile d’accès, car ayant peu de candidats, et se retrouvent sur liste d’attente. La FCPE le craignait, le nouveau dispositif d’affectation engendre davantage de stress et d’incertitudes qu’une procédure d’affectation classique. Cette absence de transparence renforce le sentiment des familles de jouer à la loterie ». Le Snpden Unsa, plutôt favorable à Parcoursup, souligne lui aussi qu’il est « générateur d’inquiétudes chez les élèves », à quelques jours du bac.
La FCPE, avec l’UNL et l’UNEF, lance un site d’aide aux lycéens refusés ou sans attente, doté d’un numéro d’appel (0812 341 641). « Chaque jeune, chaque parent d’élèves a la possibilité d’avoir un interlocuteur au téléphone pour lui expliquer les procédures, l’aider dans ses démarches et chercher une solution d’inscription ».
Inégalités géographiques
Plus gênant pour la ministre, l’origine géographique des lycéens pourrait avoir eu un effet sur leur sort. « La première vague de réponses sur Parcoursup montre qu’une sélection s’opère en fonction du quartier et du lycée d’origine », dénonce Stéphane Troussel, président du Conseil départemental de Seine Saint-Denis. « Ce nouvel outil, opaque et inefficace risque de creuser les inégalités et d’aggraver le sentiment d’injustice notamment dans les quartiers populaires », écrit-il.