Cheville ouvrière de la journée, Christine Passerieux conclut avant que chacun reprenne son train :
« Notre objectif est de montrer qu’on peut penser l’Ecole autrement que dans des logiques de « sélection » ou de « dépistage ». Les apports de la recherche, mais aussi de tous ceux qui se battent sans relâche pour faire réussir les élèves des familles populaires, nous montrent que ce n’est pas une utopie.
Se construire comme élève, c’est possible pour tous si on en crée les conditions. Quand des enfants de maternelle réinventent le tableau à double entrée, ou comprennent que le loup n’est ni « méchant », ni « gentil », quand les élèves réussissent, c’est que l’enseignant arrive à déjouer les injonctions contradictoires, les conditions de travail sans cesse plus difficiles, qu’il réussit à réinventer son métier en construisant des réponses efficaces.
Faire l’Ecole, ce n’est pas « prévenir les risques », ce n’est pas « adapter » les activités au « potentiel » des enfants par l’individualisation. Au GFEN, nous pensons que c’est à l’école de construire ce dont les élèves ont besoin pour passer de leur culture familiale et sociale à la culture scolaire. Pour cela, l’Ecole et les enseignants doivent chercher à comprendre lanature des problèmes qu’ils rencontrent, et non leur « origine « . Différence n’est pas pathologie. Refusons de naturaliser les difficultés scolaires, créons les conditions pour que l’école fasse ce qu’elle a à faire : accompagner les élèves pour leur permettre d’entrer dans les savoirs grâce aux outils et aux valeurs des pédagogues, susciter l’accrochage scolaire dès la maternelle, construire un espace d’enseignement permettant aux élèves de « faire commun », dans l’exigence et la culture, pour continuer à « faire société ». Continuons… »